C’est vrai, le Cdp, mis à part les organes de presse d’Etat, n’a pas une part importante dans les médias indépendants comme son poids politique. Ok. Mais la faute lui revient entièrement. Bonnes gens, ce n’est pas que les confrères des journaux et radios privés n’essayent pas, mais force est de reconnaitre que pour la plus petite des réactions possibles, ce n’est pas du côté du Cdp que l’on trouve les plus réactifs. Non. Chaque journaliste aura appris à ses dépens que pour avoir un avis du parti au pouvoir sur un fait brûlant, c’est la croix et la bannière. Des preuves? En voici, en voilà.
Pour ne pas trop tirer en longueur, prenons le cas de l’annonce des démissions des ténors du Cdp (Rock Kaboré, Salif Diallo, Simon Compaoré et camarades). Beaucoup de journalistes ont essayé d’avoir une réaction du Cdp. Peine perdue. C’était un vendredi. Et le lundi suivant, le Cdp réagit, en disant que c’est un épiphénomène. Tout simplement. Avait-on besoin de tant de temps pour dire juste que ces démissions sont une tempête dans un verre d’eau?
Le Cdp aurait dit cela le jour de l’annonce des démissions que l’effet aurait été plus fort. Mais non, on tourne les journalistes en rond et en bourriques, alors qu’ils ont un deadline. Et maintenant, on veut les accuser de manquer d’équilibre. Pour ne pas faire sa pub, l’opposition, très souvent, se propose elle-même de réagir sur des situations nationales et internationales et les dirigeants opposants sont toujours prêts comme des scouts à répondre aux questions des journalistes. Chers lecteurs, comment voulez-vous qu’ils ne soient pas plus présents que le parti au pouvoir?
Assimi Kouanda doit plutôt revoir le centralisme démocratique CdR du Cdp avant de jeter la pierre aux journaux indépendants. Des sources nous ont dit que pour la moindre déclaration, il faut plusieurs avis avant de la faire. Le chemin est très long: Assimi, lui-même, demande à François qui prend l’avis du président Compaoré, et c’est après tout ça que l’annonce est faite. C’est long, tortueux et trop centralisant. La puissance politique du Cdp ne répond pas aux normes des partis démocratiques. Des preuves ici aussi, il y en a à profusion.
Combien de Premiers ministres ont été désignés par le parti au pouvoir? Combien de fois le Cdp a convoqué son candidat élu président du Faso pour lui demander des comptes? Beaucoup de boss du Cdp apprennent les grandes réponses du Grand Homme Blaise Compaoré à partir de l’extérieur comme beaucoup de Burkinabè; c’est là-bas qu’il faut livrer la bataille et non s’en prendre aux médias.
Mon cher Assimi, on veut bien équilibrer les informations et c’est même une obligation. Mais comment le faire, si on ne trouve pas d’interlocuteur au sein de votre parti? Le Cdp a des journalistes ministres ou anciens directeurs généraux, mais chaque fois le poste de chargé de com est donné à des gens qui ne sont pas des pros de la communication. C’est aussi par là-bas qu’il faut travailler pour avoir une place de choix dans les médias privés, car eux ils savent qu’une des bases de l’information est qu’on ne parle pas des trains qui arrivent à l’heure.
O.H