Conduisant une délégation d'une dizaine de ministres ivoiriens à cette rencontre, le Premier ministre de Côte d'Ivoire, Daniel Kablan Duncan, a rappelé que le traité d'amitié et de coopération a été impulsé par le souci des chefs d'Etat des deux pays de hisser leur coopération bilatérale à un niveau rarement atteint en Afrique. Il a souligné que la Côte d'Ivoire voisine «se porte mieux» et est dans une situation sécuritaire «stable» et que le gouvernement est au travail pour mettre en œuvre la grande ambition du président Alassane Dramane Ouattara, qui est «l'émergence économique du pays à l'horizon 2020».
Pour Daniel Kablan Duncan en effet, l'économie est en phase de consolidation-stabilisation avec une croissance de 9% en 2013 et un taux d'inflation contenu à 2,5 %. Pour lui, ces performances économiques sont le fait de la stabilité et de la paix retrouvées, grâce au Burkina Faso et au président Blaise Compaoré à qui le Premier ministre ivoirien a rendu «un hommage appuyé» pour son investissement personnel dans la recherche de la paix et de la stabilité en Afrique de l'Ouest et singulièrement, pour sa médiation réussie. Notamment, dans les crises en Guinée-Conakry, en Côte-d'Ivoire et au Mali. A propos des relations ivoiro-burkinabè, Daniel Kablan Duncan a affirmé que le Burkina fait partie des 10 premiers clients de son pays dans le monde, avec 239 milliards de F CFA d'importations, constituées de produits pétroliers, d'angrais, de papier et de produits dérivés du café et du cacao, entres autres.
En retour, la Burkina Faso a exporté vers le Côte d'Ivoire pour 17 milliards en 2012 et 16 milliards en 2013 de produits agricoles, essentiellement (tomates, oignons, bétail, beurre de karité...). En guise de bilan, le Premier ministre ivoirien a soutenu que, depuis la signature du TAC en 2008, 3 conférences au sommet ont été tenues avec à la clef des avancées aux plans politique, économique, des infrastructures, de l'énergie, du social et de la libre circulation des biens et des personnes. Il attend donc, que la présente concertation permette d'ouvrir des chantiers nouveaux et des échanges sur la réalisation des projets d'autoroutes Abidjan-Ouagadougou, le chemin de fer Abidjan-Ouaga-Kaya-Niger et de l'interconnexion électrique. Le Premier ministre burkinabè, Luc Adolphe Tiao, est également revenu sur la reprise économique en Côte d'Ivoire. Il a félicité son homologue ivoirien de lui avoir donné l'occasion d'assister au forum Investir en Côte-d'Ivoire. «La Côte d'Ivoire est repartie et inspire confiance à la communauté des investisseurs», a indiqué M. Tiao. Pour lui, le TAC est unique en Afrique et constitue le ciment et le ferment de la coopération entre les deux pays.
Il a félicité la partie ivoirienne d'avoir décidé d'augmenter le volume de l'électricité exportée vers le Burkina Faso de 70 mégawatts à 80, en réponse aux délestages dont les Burkinabè ont tant souffert, durant la période de forte chaleur.
Luc Adolphe Tiao a indiqué qu'à deux mois de la rencontre des chefs d'Etat, il s'agit pour les ministres ivoirien et burkinabè de se pencher sur le projet d'ordre du jour du sommet, de réaffirmer leur vision commune sur les questions de la libre circulation des biens et des personnes, la promotion de l'intégration au sein de la CEDEAO et de l'UEMOA.
En marge de la concertation, les deux Premiers ministres ont inauguré le salon des métiers à Saaba, dans la banlieue Est de Ouagadougou, avant de visiter le Centre de formation de référence de Ziniaré. Ce vendredi 23 mai, les deux délégations ont au programme, des visites à la centrale électrique de Komsilga et à l'hôpital Blaise Compaoré de Tengandogho, au Sud de Ouagadougou.
Karim TAGNAN
Source : Aujourd8 au Faso
