Les 45 hauts-commissaires du Burkina Faso ont tous répondu présent à leur conférence annuelle qui a eu lieu à Manga, dans la région du Centre-Sud, les 7 et 8 novembre 2013. En renouant avec la tenue de cette instance après une décennie d'interruption, le Ministère de l'administration territoriale et de la sécurité, s'est fixé comme objectif de renforcer les capacités des chefs des circonscriptions administratives au niveau provincial dans la prévention et la gestion des conflits, en vue de la consolidation de la paix et de la cohésion sociales. D'où le thème : « Rôle du haut-commissaire dans la prévention et la gestion des conflits ». Selon une étude réalisée auprès des circonscriptions administratives en 2012, à en croire les responsables du Ministère de l'administration territoriale, le Burkina Faso connaît une recrudescence des conflits. Des crises, souvent liées à la gestion des ressources naturelles, au foncier ou à la chefferie coutumière. « Il nous revient, en tant que ministère en charge de la sécurité, de jouer à fond notre rôle de veille, d'alerte et de résolution de ces multiples conflits », a déclaré le secrétaire général du département, Sadou Sidibé, à l'ouverture de la rencontre. Il a souligné que la thématique de cette conférence s'inscrit en droite ligne de la vision du gouvernement qui est de faire de la prévention et de la gestion des conflits, une préoccupation constante aux fins de garantir la stabilité, la paix et la sécurité, « facteurs sine qua non à l'émergence du pays ». Aux participants qui, par ailleurs, ont salué la reprise de cette instance, il a dit ceci : « En tant que dépositaires de l'autorité de l'Etat à l'échelle de la province, vous mesurez combien est votre rôle de garant de l'ordre public, gage de quiétude et de sécurité pour un développement harmonieux du pays ».
Un rôle plus visible
S'inscrivant dans une dynamique d'information, de sensibilisation et de renforcement des capacités, la conférence annuelle des hauts-commissaires a fait l'objet de communications. Des modules développés, l'on retient le rôle des hauts-commissaires dans la prévention des conflits, la présentation de l'outil Do No Harm. La présentation du nouvel organigramme du ministère, de la loi n°10 portant liberté d'association, du décret n°727 portant conditions, modalité d'érection et de suppression de village, etc., ont aussi été les points d'orgue des échanges. Toute chose qui, à l'issue des deux jours de travaux, a permis aux participants d'améliorer leurs approches de communication en situation de conflit, d'obtenir de bonnes techniques de prévention et de gestion des crises, d'être mieux outillés en techniques d'identification des facteurs et sources de conflit ainsi que des groupes sociaux vulnérables. Avec ces bonnes pratiques acquises à l'issue du conclave, foi du secrétaire général, le rôle des hauts-commissaires sur le terrain de la résolution des conflits sera « plus visible », surtout avec la mise en œuvre du nouvel organigramme à travers la Direction en charge de la prévention et de la gestion des conflits. « Faites en sorte de vous approprier cette conférence pour qu'elle soit une tribune où germeront des idées nouvelles à même de bâtir une administration en phase avec les citoyens autour des valeurs de dialogue et de concertation permanente », a conclu Sadou Sidibé.
Soumaïla BONKOUNGOU
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Des hauts-commissaires apprécient la tenue de cette conférence annuelle
Justin Omer Balima du Zoundwéogo :
« Cette conférence annuelle est à saluer à sa juste valeur au regard de l'actualité du thème. Elle nous permettra de mieux recadrer nos actions en matière de gestion des conflits qui, de plus en plus, sont récurrents dans nos sociétés et communautés ».
Mahamad Michara de la Bougouriba :
« Il faut se féliciter de la reprise de ces conférences annuelles comme l'a dit le secrétaire général. Elles s'imposent aujourd'hui, au regard de l'environnement sociopolitique. Il y a beaucoup de conflits récurrents et en revenant sur cette habitude vertueuse, nous allons pouvoir juguler ces crises. Et à travers le thème, nous pensons être mieux outillés en termes de prévention et de gestion des conflits ».
Assetou Barry de la Léraba :
« Nous nous réjouissons de la tenue de cette conférence annuelle. C'est une instance qui reprend dix après et c'est l'occasion pour nous de poser nos préoccupations aux plus hautes autorités du département. Je salue donc cette conférence d'où nous repartons outillés et avec plus d'engagement afin de pouvoir faire face aux conflits éventuels dans nos provinces respectives ».