Le CDP et la révision de l’article 37 : ce conte du Larlhé-naba Anbga

| 23.09.2014
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Le CDP et la révision de l’article 37 : ce conte du Larlhé-naba Anbga
© DR / Autre Presse
Le CDP et la révision de l’article 37 : ce conte du Larlhé-naba Anbga
Après la publication de l'article, Le CDP et la révision de l'article 37 : personne ne veut tenir la patate chaude pour Blaise Compaoré du 16 septembre 2014, un citoyen a fait parvenir dans notre rédaction, sa contribution sur le sujet.Lisez donc !

 

Lire l'article : Le CDP et la révision de l'article 37 : personne ne veut tenir la patate chaude pour Blaise Compaoré

Mr Boli, votre conclusion me rappelle un théâtre que nous avons joué lorsque j'étais encore au collège (il y a de cela maintenant 58) pendant les vacances à l'A.G.E.V.O (Association générale des étudiants et élèves en vacances à Ouagadougou). Il nous avait été initié par Son Excellence feu Triandé Toumani qui était président d'honneur de notre association. Plus tard après à partir de 1960, le Larlhé-naba Anbga l'a repris plusieurs fois dans ses contes. Il s'agit d'un jeune chef qui était arrivé au pouvoir. Devenu très puissant, il fit éliminer tous les vieux et ne s'entoura que de jeunes. Ils vivaient de tous les plaisirs parce que libre enfin de la morale des vieux. Le pouvoir enivrant, le jeune roi fit venir ses compagnons pour leur exprimer son désir d'avoir un palais construit dans les airs. car il ne voudrait pas que le palais ait ses fondations sur la terre. Ce qui lui permettrait de mieux contrôler tout le monde. Et si le palais n'était pas construit le plus vite possible il en coûtera la vie à ses jeunes compagnons.

Or il y avait parmi eux, un qui avait caché son père et ne l'a pas tué. il alla donc lui demander conseil. Ce dernier le lui donna. Il réunit donc ses compagnes tous sanglotant et leur fit part du conseil qu'il reçut de son père. Ragaillardis ils allèrent trouver le chef pour lui soumettre leur consentement en ces termes : « Chef vous êtes notre grand chef, bien aimé et nous ne faillirons jamais à nos devoir envers lui, y compris celui de lui construire un palais sans pareil dans les airs. Cependant notre chef a beaucoup mieux le goût du palais qu'il voudrait habiter que nous. C'est pourquoi pour bien faire, nous vous demandons très chers chefs, que vous traciez au coup de pioche en l'air les fondations afin que nous commencions dès que possible la construction ». Le conte dit que le chef s'écria qu'il avait été trahi par un de ses camarade qui avait refusé de tuer son vieux père. Il le fit rechercher et exécuter. Ici le conte termine mal, mais la morale est que les autocrates peuvent aller jusqu'au bout de leur pensée. Mais ce que le conte ne dit pas, c'est aussi qu'un homme averti en vaut deux. Cette fois, le père du jeune peut être la personne morale d'une entité associative tout comme le jeune peut être aussi un groupe de personnes pétries de l'expérience du passé (y compris le président lui-même) décidés à s'assoir enfin pour un langage de vérité et de réconciliation afin de repartir sur des nouvelles bases plus solides. C'est du moins ce que je souhaite. Comme quoi la sagesse de nos ancêtres n'est jamais anachronique ni rétrograde. Elle vaut toujours et n'épuise guère l'expérience humaine.

Un citoyen burkinabè

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