Mais c'est une rencontre aux allures de véritable conseil de guerre que compte organiser l'amazone Nkosazaba Dlamini Zuma, présidente de la Commission. En effet, bien au-delà de la question récurrente du développement, les chefs d'Etat et de gouvernement auront à débattre de sujets aussi brûlants que la lutte contre Boko Haram, l'issue au bourbier libyen ou de l'hypothétique sortie de crise au Mali. Autant de thèmes qui, bien que ne figurant pas dans l'agenda de l'Union africaine, y occuperont une place de choix quitte à éclipser la thématique centrale, laquelle, rappelons-le, porte sur « l'autonomisation des femmes ».
Mais pouvait-il en être autrement vu le contexte et l'actualité particulièrement chaude avec notamment la montée en puissance de Boko Haram non seulement au Nigeria, mais aussi dans des pays voisins comme le Cameroun ? L'heure est grave ! Et pour finir de s'en persuader, il suffit de se fier aux dernières déclarations de la présidente de la Commission qui, au cours des réunions préparatoires, n'a pas hésité à interpeller les chefs d'Etat, appelant à une mobilisation sans précédent pour arriver à bout de ces menaces qui pèsent sur notre continent. Pour cette amazone de la diplomatie africaine, plus question de manier la langue de bois. Il faut coûte que coûte se rendre à l'évidence : «On ne doit pas voir le problème Boko Haram comme une seule menace pour le Nigeria et ses voisins. Si cette menace n'est pas jugulée, nous serons tous en danger», a déclaré la commandante en chef de l'UA à l'ouverture de la rencontre des ministres. En tout cas, ce qui est désormais certain, c'est que la rencontre qui débute aujourd'hui sera tout sauf un sommet de plus.
Marie Ouédraogo