Le président français François Hollande et le Premier ministre polonais Donald Tusk sont convenus, mercredi 19 février, de la nécessité d'imposer des sanctions européennes "rapides et ciblées" à l'encontre des principaux responsables des violences en Ukraine, a annoncé l'Élysée. Les deux hommes se sont entretenus par téléphone après une nuit de violences au cours de laquelle 25 personnes ont trouvé la mort, selon les autorités ukrainiennes.
Dans un communiqué de l'Élysée, le chef de l'État français "a demandé à l'Union européenne [UE] d'engager très rapidement les décisions permettant la mise en œuvre de ces sanctions", lors de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Huit prévue jeudi 20 février.
Pour sa part, la Russie a estimé mercredi que les violences qui se déroulaient actuellement en Ukraine étaient le fait "d'extrémistes" tentant de fomenter un coup d'État et a promis d'utiliser son influence pour ramener la paix chez un "État frère".
Moscou, qui reconnaît suivre "avec attention" les événements en cours à Kiev, a appelé les dirigeants de l'opposition ukrainienne à "arrêter le bain de sang" et à renouer le dialogue avec le gouvernement du président Viktor Ianoukovitch.
"La France a bien l'intention d'agir"
"Nous espérons que les États membres" de l'UE "pourront se mettre d'accord dans l'urgence sur des mesures ciblées contre les responsables de la violence et l'usage excessif de la force", a déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Reste que les Vingt-Huit ont des points de vue divergents sur la question. "Il n'y a pas d'unanimité [au sein de l'UE] car plusieurs pays voisins de l'Ukraine ne souhaitent pas s'avancer dans la voie des sanctions en disant que c'est un risque que l'on prend, un risque de voir le régime durcir encore le ton à l'égard de l'opposition", a rappelé le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders.
Plus tôt, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, avait indiqué qu'il y aurait "probablement" des sanctions européennes contre l'Ukraine. Il y aura une "délibération avec nos amis allemands et probablement sanctions", a-t-il déclaré avant le Conseil des ministres franco-allemands qui se tient ce mercredi à l'Élysée. Et d'ajouter : "On ne va pas rester dans l'indifférence. La France a bien l'intention d'agir".