Plus tôt dans la journée, Vladimir Poutine avait indiqué que son pays ne "livre jamais personne" mais la Russie a procédé à des échanges dans le passé, a-t-il dit. Le président russe était précisément interrogé sur le sort réservé à Snowden, qui aux dernières nouvelles est toujours dans un aéroport de Moscou.
Il a ajouté qu'Edward Snowden pouvait rester en Russie s'il "cessait de faire du tort" "à nos partenaires américains". "Peu importe que cela puisse paraître étrange venant de ma part", a déclaré M. Poutine, lui-même ex-agent du KGB. Il a également réaffirmé que les services russes ne travaillaient pas avec le fugitif américain.
Edward Snowden "se considère comme un défenseur des droits humains, un nouveau dissident, quelque chose comme Andreï Sakharov", a encore déclaré M. Poutine, évoquant le célèbre dissident soviétique.
Peu auparavant, le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, avait fait état pour la première fois officiellement de tractations entre Washington et Moscou sur le sort de l'informaticien, des tractations non confirmées depuis.
Pression de l'Elysée
François Hollande a demandé pour sa part aux Etats-Unis qu'ils cessent "immédiatement" leur espionnage de l'Union européenne, à la suite de nouvelles révélations dans la presse quant aux pratiques américaines d'espionnage. "Nous ne pouvons pas accepter ce type de comportement entre partenaires et alliés", a souligné le président français.
"Nous demandons que cela cesse immédiatement", a ajouté M. Hollande en marge d'un déplacement à Lorient, dans l'ouest de la France, jugeant également que "les éléments sont déjà suffisamment réunis pour que nous demandions des explications". Il a précisé: "nous demandons confirmation ou infirmation. Nous ne pouvons pas préjuger".
"On ne peut avoir de négociations ou de transactions sur tous domaines qu'une fois obtenues ces garanties, pour la France mais ça vaut pour toute l'Union européenne, tous les partenaires des Etats-Unis", a-t-il ajouté, dans une allusion aux négociations qui doivent s'ouvrir en juillet entre les Etats-Unis et l'UE sur une zone de libre-échange transatlantique.
Kerry botte en touche
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a de son côté déclaré lundi à l'adresse de son homologue européenne Catherine Ashton que la recherche d'informations sur d'autres pays n'était "pas inhabituelle". Mais il a refusé de faire un commentaire sur la controverse provoquée par les allégations d'espionnage des institutions de l'UE.
ats