Au fil des années chaque africain a déjà entendu ce discours : L'Afrique est le continent de l'espoir, elle est dans la voie, elle contient tellement de richesses qu'elle ne peut que dominer le monde un jour. Pourtant notre continent n'avance décidément pas. Le coût de la vie augmente, le chômage reste prépondérant, les conflits ne s'estompent pas et la stabilité est constamment fragile, oui la chanson est presque la même pour toutes les nations d'Afrique. Dans ces conditions nous pouvons nous dire que Le chemin pris par nos dirigeants demeure hasardeux pour faire évoluer un continent qui se veut émergent. D'où cette question comment pouvons nous nous en sortir efficacement ? La solution semble simple et pourtant elle est si difficile à réaliser. Les Etats-Unis d'Afrique ont en effet été longtemps le rêve de plusieurs défenseurs du continent car Ils demeurent la solution à plusieurs de nos maux. Sauf que ce rêve à beaucoup d'obstacles à franchir.
L'Afrique a une caractéristique simple, elle est remplie de micros pays que nous ont légué nos anciens colonisateurs. Bien sûr il n'y pas que de minuscules états en Afrique mais grands comme petits aucun deux n'a pu pour l'instant se faire une place dans l'ordre mondial. Les petits pays généralement plus stables ont une population et un impact tellement faibles qu'ils ne peuvent prétendre un jour à jouer un rôle dans la hiérarchie africaine. Je n'affirmerais pas que les dirigeants de ces nations ont tord quand ils affirment que leurs pays prendront leur essor mais il faut dire qu'ils sont loin de la réalité. Les plus grandes nations si vous l'avez bien remarqué sont généralement les plus instables : le mali et la Centrafrique sont de bons exemples pour ponctuer ce résonnement. Tout cela démontre la nécessité d'unifier nos états pour les rendre plus forts. Des pays comme les Usa sont basés sur ce principe même si certains me diront que l'histoire n'est pas la même, le concept reste possible. Il serait une évidence d'avancer que si les 54 nations d'Afrique étaient réunis et avaient partagé les mêmes frontières, monnaies et lois. Tout en se basant sur une politique de libre circulation de marchandises et de personnes. Il est clair que la hiérarchie mondiale en serait bouleversée.
Cependant il est certain que nos chefs d'état ne sont pas prêts à prendre ce chemin. Même si ils ont été nombreux à adhérer à la création et aux principes de l'union africaine et de l'uemoa. Rien qu'à voir le fonctionnement et l'avancement des projets lancés par ces institutions, nous comprenons que tout reste à faire. L'Uemoa par exemple est une institution beaucoup plus vieille que l'Union européenne. Pourtant en quasiment 50 ans d'existence, la seule plus grande prouesse qu'elle a pu réaliser est d'avoir créé une monnaie commune dépassant les frontières en Afrique de l'ouest. Cette innovation à l'époque devait aboutir à la libre circulation des marchandises et personnes mais cela n'a pas été le cas. Pourquoi ? La théorie et l'explication la plus simple est que chaque nation de l'union a peur que son voisin à l'époque moins développé ne profite de ce marché commun pour s'étendre et le dépasser. L'avènement d'une Uemoa basée sur le même principe de fonctionnement que L'UE aurait pu être le socle, la base de la naissance d'un futur Etat-Africain. Il faut donc que les mentalités et que les ambitions changent. L'UA est la preuve que l'Afrique n'a pas encore de pouvoir de décisions dans le monde d'aujourd'hui. Car l'aval du continent n'est pas retenu par l'occident pour des problèmes qui la touchent.
Un exemple simple est la crise en Lybie qui a vu la mort d'un grand défenseur de la cause de l'unité : Kadhafi. Si tout le monde s'accorde à ce que l'ex président Libyen fut un homme controversé, il faut tout de même reconnaitre le combat de celui-ci pour l'unification de l'Afrique, la création d'une monnaie unique africaine et l'avènement d'un marché libre à l'échelle de l'Afrique. Cette solution pourrait bien sur permettre de régler l'éssentiel comme le problème l'agriculture : nos producteurs seraient libres de vendre à leurs voisins selon les règles du marché africain. L'opportunité est unique mais prendrons-nous le courage décrire l'histoire ? Peut-être la nouvelle génération que nous incarnons sera celle qui le fera. Un autre grand défenseur de la cause de l'Afrique disait « Divisés, nous sommes faibles. Unis, l'Afrique pourrait devenir, et pour de bon, une des plus grandes forces de ce monde. Je suis profondément et sincèrement persuadé qu'avec notre sagesse ancestrale et notre dignité, notre respect innés pour la vie humaine, l'intense humanité qui est notre héritage, la race Africaine, unie sous un gouvernement fédéral, émergera non pas comme un énième bloc prompt à étaler sa richesse et sa force, mais comme une Grande Force dont la Grandeur est indestructible parce qu'elle est bâtie non pas sur la terreur, l'envie et la suspicion, ni gagnée aux dépends des autres, mais basée sur l'espoir, la confiance, l'amitié, et dirigée pour le bien de toute l'Humanité » Kwame Nkrumah (1909 – 1972).
Il serait temps de rugir, Rugissons.
Issa Ndieguene Pour Bâyiri.com