Après environ 14 années de partenariat sur le coton, le programme UE-Afrique, qui a vu le jour en juillet 2004, a pris fin le jeudi 30 mars 2017, à Ouagadougou. La clôture a été placée sous le haut patronage du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré. A l’issue de ces quelques jours de travaux, ainsi que la 22e réunion du COS-coton, les acteurs de la filière coton ont sur le thème, formulé un certain nombre de recommandations. En prenant la parole, l’ambassadeur de l’UE, Jean Lamy, a indiqué que le coton d’Afrique est le plus compétitif du monde et ce partenariat est accompagné par l’Union européenne pour développer la filière, afin qu’elle soit au bénéfice des populations, du développement et pour que tout le monde soit gagnant dans ce processus. «Il y a eu des échanges sur des retours d’expériences, ce qui a bien marché, sur la professionnalisation, sur la privatisation des entreprises et sur les défis qui restent à relever», souligne-t-il. Avant d’affirmer que l’Union européenne est prête à continuer à accompagner le développement de la filière coton, en conformité avec les recommandations qui sont issues de ces trois jours de travaux et ce, avec les priorités, telles la durabilité de la filière, la transformation locale. «L’UE vient de se doter d’un plan d’investissement extérieur dont une grande partie servira à accompagner le développement et la professionnalisation de la filière», a-t-il informé.
A son tour, le représentant du Groupe ACP, Viwanou Gnassounou, a salué le pays des hommes intègres, car depuis le début de l’histoire jusqu’à aujourd’hui, il a toujours été présent. Et même si tout n’a pas été parfait, il reconnaît qu’il y a eu des avancées dans ce partenariat. «Nous déplorons seulement que le combat initial qui nous a amenés à nous lancer dans l’aventure n’ait pas toujours été mené à son terme. Pas par notre faute, mais par le manque de disponibilité où d’écoute de nos partenaires», a-t-il dit. Le Groupe ACP et l’Union européenne ont émis le vœu que le chef de l’Etat, Roch Kaboré, soit leur porte-parole auprès de ses pairs et même partout où la question du coton se posera. « Aller vers les partenaires leur dire que nous avons une demande forte et nous voudrions que vous nous écoutiez. Et nous savons que vous allez le faire, Monsieur le président, parce que le coton représente beaucoup pour vous», a renchéri M. Gnassounou.
Burkina, premier producteur du coton en Afrique
A son tour, le Président du Faso, Roch Kaboré, a d’entrée de jeu salué tous les participants qui ont fait le déplacement pour prendre part à cet évènement. «Votre présence ici, nous honore et nous réconforte, car elle témoigne de l’intérêt que vous portez à la promotion du coton africain», a-t-il dit. De son avis, le Burkina Faso a toujours attaché une grande importance à la question du coton dont il tire la plus grande part de ses recettes d’exportation. En effet, il explique que la production cotonnière connaît une croissance continue et au titre de la campagne 2016-2017, elle a atteint environ 680 000 tonnes faisant du Burkina, le premier producteur en Afrique. «Cette performance a pu être atteinte, grâce aux réformes opérées dans le secteur, mais aussi au dynamisme des braves producteurs de coton et de leur esprit d’organisation et de professionnalisme», a mentionné le Président Kaboré. De même, le chef de l’Etat a fait savoir que l’Afrique de l’Ouest et du Centre reste une région rurale qui tire l’essentiel de ses richesses des activités rurales. Et à ce titre, il signale que l’agriculture contribue pour plus de 35% à la formation du produit intérieur brut, 1,3% des recettes d’exportation et emploie plus de 70% de la population active pour cette sous-région. A écouter le chef de l’Etat, cette agriculture est essentiellement orientée vers la consommation et les marchés domestiques, même si elle est connectée aux marchés internationaux. En outre, cette agriculture repose essentiellement sur l’exploitation familiale qui assure 90% de la production.
Pour sa part, au terme de 14 ans de mise en œuvre du partenariat de l’UE-Afrique sur le coton, il était tant d’évaluer le chemin parcouru, les acquis engrangés, les défis qui restent à relever et qui, selon le président, sont nombreux. Le président a souhaité que soit engagée la nécessaire transformation du coton, car son potentiel de création d’emplois et de richesses est énorme. A cet effet, il a fait des recommandations. Il préconise que soient renforcées les institutions réglementaires et organisationnelles afin de faciliter une plus grande participation des organisations du secteur privé et des producteurs à la chaîne de valeurs du coton. Améliorer l’accès aux intrants, aux crédits d’investissement et la productivité. Développer la transformation industrielle et artisanale du coton pour impulser une dynamique de croissance forte et inclusive dans les Etats, afin de répondre aux fortes aspirations de bien-être des populations etc. Par ailleurs, le chef de l’Etat a informé que la filière coton en Afrique connaît également d’autres difficultés qui entravent sa productivité. « J’ose espérer qu’à l’issue de cette rencontre de concertation, vous êtes parvenus à prendre les décisions appropriés pour la survie de la filière coton en Afrique et à dégager des outils pour renforcer les stratégies de négociation des pays producteurs de coton», a laissé entendre le chef de l’Etat. Avant de mettre fin au programme d’appui à la consolidation du cadre d’action pour le partenariat UE-Afrique sur le coton, le Président Roch Kaboré, a assuré de son engagement à être le porte-parole de cette rencontre auprès de ses pairs, et ce, pour une meilleure promotion du secteur.
Pélagie OUEDRAOGO