Les deux journalistes étaient en reportage dans une vieille usine de textile abandonnée du sud de Bombay. L'agression s'est produite à Shakti Mills, un lieu isolé au cœur de Lower Parel, ancien quartier ouvrier aujourd'hui dominé par les gratte-ciel et les boutiques luxueuses. Au moins trois hommes, selon un commissaire de police (d'autres sources parlent de cinq agresseurs), leur auraient alors proposé leur aide pour obtenir la permission de prendre des photos dans le bâtiment, avant de les agresser.
RASSEMBLEMENT DU SHIV SENA
La jeune femme, qui souffre de blessures internes, a été transportée à l'hôpital, où son état est stable, selon les autorités. Une dizaine de personnes ont été interrogées, et la police était toujours à la recherche des suspects vendredi matin. Selon la police, la victime a pu donner aux enquêteurs les prénoms de deux de ses agresseurs qui s'étaient interpellés pendant l'agression.
Plusieurs dizaines de sympathisants du Shiv Sena, parti politique classé à l'extrême droite et à la tête de la municipalité de Bombay, majoritairement des hommes, se sont réunis vendredi devant le commissariat qui a ouvert l'enquête.
BOMBAY RÉPUTÉE "SÛRE" POUR LES FEMMES
Plusieurs affaires de viol ont scandalisé l'Inde ces derniers mois. En décembre, à Delhi, le viol dans un bus d'une étudiante – qui a succombé à ses blessures peu après – avait suscité une onde de protestation appelant à revoir la législation indienne en matière de crimes sexuels. Les manifestants critiquaient également le peu d'intérêt de la police et des hôpitaux pour les viols. Quelques mois plus tard, le viol collectif d'une touriste suisse avait lui aussi choqué. Puis, en avril, le pays découvrait qu'une fillette de 5 ans avait été sauvagement agressée sexuellementdans une pièce de son propre immeuble, où elle avait été séquestrée.
Après des mois de manifestations massives, le Parlement indien avait renforcé les lois punissant les crimes sexuels. Un violeur récidiviste ou ayant laissé sa victime dans un état "végétatif" est désormais passible de la peine de mort.
L'agression de ce jeudi renouvelle les inquiétudes en Inde, Bombay étant considérée comme une des villes les plus sûres du pays pour les femmes.