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Al-Qaida demande aux djihadistes de s'unir contre la coalition anti-EI
Deux branches d'Al-Qaida, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et Al-Qaida dans la Péninsule arabique (AQPA), ont appelé dans un communiqué sans précédent les djihadistes d'Irak et de Syrie à s'unir contre la coalition hostile àl'Etat islamique (EI).
Dans ce texte commun publié mardi 16 septembre, les deux groupes exhortent leurs « frères moudjahidines en Irak et au Levant à cesser de s'entretuer et à s'unir contre la campagne de l'Amérique et de sa coalition diabolique qui nous guette tous ».
« Faites de votre rejet de la mécréance un facteur d'unité », ajoutent-ils à l'adresse des groupes djihadistes traversés par des divergences entre l'EI et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaida. L'appel est d'autant plus étonnant que le chef d'Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, est considéré comme très critique envers l'EI.
Cette annonce intervient au lendemain de la conférence de Paris, qui visait àjeter les bases d'une coalition internationale pour soutenir l'Irak contre les djihadistes.
NE PAS SE LAISSER BERNER PAR L'AMÉRIQUE
Les deux branches d'Al-Qaida sollicitent également les tribus sunnites d'Irak et de Syrie pour qu'ils « n'oublient les crimes des Etats-Unis (...) et qu'ils ne fassent pas partie de la coalition ».
Les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs raids aériens contre les djihadistes du groupe EI en Irak. Washington tente de bâtir une large coalition impliquant des pays arabes pour « anéantir » les djihadistes présents sur les territoires irakien et syrien.
L'aviation américaine a ciblé hier les faubourgs de Bagdad, une première depuis le début de l'opération du Pentagone contre l'Etat islamique, qui possèderait plus de 30 000 combattants. Les djihadistes poursuivent malgré tout leur progression depuis le nord du pays où ils contrôlent les villes de Mossoul et Sinjar, dans le Kurdistan irakien. Sur le terrain, les Peshmergas, armés notamment par les Occidentaux, poursuivent leur combat au sol contre les extrémistes. Si Washington a reçu le soutien d'une vingtaine de pays pour former une coalition contre l'Etat islamique, aucun membre de cette force internationale ne veut envoyer de troupes terrestres. Le rôle des alliés du Pentagone reste encore flou, même si la France, l'Allemagne, mais aussi l'Egypte ou encore l'Arabie saoudite devrait soutenir Washington. Reste à savoir dans quelle mesure.
Le communiqué s'adresse aussi à l'opposition syrienne modérée, soutenue par les Etats-Unis et leurs alliés arabes, qui cherche à renverser le président syrien Assad. AQMI et AQPA mettent ainsi en garde « tous ceux qui ont pris les armes contre le tyran Bachar et ses milices à ne pas se laisser berner par l'Amérique, et à ne pas devenir leurs pions ».