"Il s'agit d'une avancée très significative avec un Conseil de sécurité qui agit, de façon unie, pour imposer des obligations légales et contraignantes à la Syrie pour la première fois", a réagi Samantha Power, ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU. Le projet de résolution, dont l'AFP a obtenu une copie, prévoit la possibilité pour le Conseil de prononcer des sanctions à l'encontre du régime Assad si le plan de désarmement chimique n'est pas respecté. Cependant, le texte ne précise pas quelles sont les mesures envisagées et n'impose pas de sanctions automatiques.
En cas de violation des engagements, il faudrait une deuxième résolution, ce qui laisse à Moscou, allié de Damas, un droit de regard et une possibilité de blocage. Ce texte a été débattu jeudi soir lors d'une réunion des 15 membres du Conseil de sécurité. Le vote, à un niveau ministériel, est prévu vendredi à 20H00 (00H00 GMT). "J'espère que ce message sera entendu et compris à Damas", a déclaré Mark Lyall Grant, ambassadeur britannique à l'ONU.
Avant un vote vendredi soir, il faudra obtenir un feu vert de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) au plan de démantèlement mis au point le 14 septembre à Genève par les Russes et les Américains. De son côté, M. Assad a réaffirmé dans un entretien à la chaîne vénézuélienne Télésur que son régime ne poserait "pas d'obstacles" au démantèlement de son arsenal chimique, soulignant que son pays se considérait "généralement comme engagé par toutes les conventions" qu'il signait.
La Russie s'est dite prête à se joindre aux efforts internationaux pour surveiller les sites où seront détruites ces armes. Sur le terrain, des experts de l'ONU ont commencé de nouvelles enquêtes sur des allégations d'utilisation d'armes chimiques, après celle du mois dernier qui avait conclu à l'utilisation de gaz sarin à une large échelle près de Damas, sans pointer du doigt les responsables.