Trois ans apres Ben Ali est parti, et les Tunisiens luttent toujours contre l'injustice et pour plus de démocratie.

| 16.01.2014
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Trois ans apres Ben Ali est parti, et les Tunisiens luttent toujours contre l'injustice et pour plus de démocratie.
© DR / Autre Presse
Trois ans apres Ben Ali est parti, et les Tunisiens luttent toujours contre l'injustice et pour plus de démocratie.
Petite affluence aujourd'hui sur l'avenue Bourguiba à Tunis, pour le troisième anniversaire de la révolution. Alors que le parti d'opposition Nidaa Tounes organisait une conférence tôt ce matin au Palais des Congrès, avant que ces militants rejoignent à pied l'avenue Bourguiba en fin de matinée, les partis politiques tels que Ennahdha, le Front Populaire ou encore Al Joumhouri avaient directement donné rendez-vous à leurs militants sur l'avenue. Au milieu des cortèges politiques se trouvait également un cortège de soutien aux familles des martyrs.

Alors que le President de la république, le Premier ministre sortant et le président de l'ANC se sont retrouvés ce matin, place de la Kasbah, pour une cérémonie de célébration du troisième anniversaire de la révolution, c'est sur l'avenue Habib Bourguiba, au centre ville de Tunis, que les partis politiques ont essayé de se faire entendre.

C'est le parti Nidaa Tounes qui a ouvert la journée anniversaire avec un rendez-vous à 9h30 ce matin au Palais des Congrés, avant que ses militants se rendent à pied sur l'avenue. Le parti Ennahdha, lui, avait donné rendez-vous à ses militants à 10h du matin sur l'avenue Bourguiba, tout comme le Front populaire, Al Joumhouri et d'autres.

Quelques milliers de manifestants ont déambulé sur l'axe principale de la capitale, dans une ambiance morose. Selon la feuille de route du Dialogue national le texte de la Constitution aurait du être adopté aujourd'hui, ce qui n'est pas le cas. Il reste encore un bon tiers des 150 articles à valider et les membres de l'Assemblée Constituante continuent de voter, dans une ambiance tendue. Par ailleurs, des heurts ont eu lieu, depuis quelques jours, dans des villes de l'intérieur du pays et dans des quartiers de la périphérie de Tunis.

Au milieu des manifestants aujourd'hui se trouvait un groupe de soutien aux familles des martyrs et aux blessés de la révolution qui attendent toujours que les procès établissent les responsabilités. Alaa Talbi, du Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux, une des ONG organisant ce rassemblement, explique :

Nous ne sommes pas là pour fêter quelque chose. Nous sommes là pour dire que les procès sont en cours, que l'affaire des martyrs et des blessés traine depuis trois ans et qu'il faut mettre fin à l'amertume des familles des martyrs et à celle des blessés.

Pendant deux jours une tente était dressée sur la place des Droits de l'homme à Tunis : « Nous avons organisé un rassemblement « Contre l'oubli » durant lequel il y a eu des témoignages de familles concernant les procès des martyrs. »

Dans un communiqué les ONG et associations organisant l' événement » Contre l'oubli » ont demandé :

- Que soit établi la liste finale des blessés et des martyrs de la révolution ;
- Que l'Etat prenne ses responsabilités envers les blessés de la révolution ;
- La mise en place d'un processus de justice transitionnelle loin des enjeux politiques
- La prise en charge des martyrs et les blessés de l'insurrection du bassin minier de 2008 qui restent toujours exclus du processus ;
- L'accès aux procès et la diffusion en direct des audiences pour les familles des martyrs.

Alaa Talbi explique que la marche organisée aujourd'hui n'était pas politique, mais que les gouvernants font tout pour politiser cette affaire :

Le processus de transition politique fête ses trois ans, mais il n'y a toujours pas eu de décision ferme concernant les martyrs et les blessés. L'affaire a traîné et est devenue politique. Il semble que les gouvernants attendent les prochaines élections pour accélérer le processus, pour essayer de jouer une carte politique et d'influencer les familles, en parlant d'indemnité, et non en parlant de procès équitables et qui établiront les responsabilités du ministère de l'Intérieure par exemple.

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