Les ministres ont prêté serment chacun leur tour devant le président intérimaire désigné par l'armée, Adly Mansour, en présence du Premier ministre Hazem Beblawi. Le portefeuille des Affaires étrangères revient à un ancien ambassadeur à Washington, Nabil Fahmy, et celui des Finances à Ahmad Galal, un économiste qui a travaillé pour la Banque mondiale. Le ministère de la Défense reste détenu par le général Abdel Fattah al-Sissi, homme-clé dans la déposition du président Morsi le 3 juillet. Le général Sissi est également vice-Premier ministre.
Trois femmes
Deux autres vice-Premier ministre sont également nommés: l'économiste Ziad Bahaa Eldin, ministre de la Coopération internationale, et l'universitaire Hossam Eissa, ministre de l'Enseignement supérieur. Au moins trois ministères reviennent à des femmes, dont celui de la Santé qui va à Maha Zein al-Abidine. Trois personnalités de confession copte (chrétiens d'Egypte) au moins font partie de l'équipe gouvernementale: Mounir Fakry Abdel Nour, un ancien ministre du Tourisme qui devient ministre du Commerce, Leila Iskandar à l'Environnement et Ramzi George Estino à la Recherche scientifique.
M. Beblawi, un économiste de 76 ans ayant travaillé dans plusieurs institutions égyptiennes et internationales, avait servi en 2011 après la chute de Hosni Moubarak comme ministre des Finances dans un gouvernement de transition sous direction militaire de l'époque. Il avait été chargé la semaine dernière de former l'équipe gouvernementale par M. Mansour, lui-même nommé par l'armée après la chute de M. Morsi. Mohamed ElBaradei, prix Nobel de la Paix et figure de l'opposition à M. Morsi, avait déjà prêté serment dimanche comme vice-président chargé des relations internationales.
Rejet de quelconque dialogue
Les Frères musulmans ne reconnaissent pas le nouveau gouvernement égyptien qui a prêté serment mardi, a déclaré un porte-parole du mouvement. "Nous ne reconnaissons ni la légitimité, ni l'autorité de ce gouvernement" formé près de deux semaines après la déposition par l'armée du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a-t-il déclaré. Le nouveau Premier ministre, Hazem Beblawi, avait évoqué la possibilité d'avoir des islamistes parmi son équipe. Mais les Frères musulmans ont ces derniers jours rejeté tout dialogue ou participation au nouveau pouvoir qui se met en place, qu'ils estiment issu d'un coup d'État.
La confrérie réclame le retour du président Morsi, en faisant valoir qu'il est le premier chef de l'État démocratiquement élu de l'histoire du pays. Le nouveau cabinet compte une trentaine de membres mais aucune personnalité affiliée à une formation islamiste. Le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, artisan-clé de la déposition de M. Morsi, y conserve son portefeuille de la Défense et devient également vice-Premier ministre. Les nouvelles autorités égyptiennes récusent le qualificatif de coup d'État et estiment que M. Morsi avait perdu toute légitimité à la suite de manifestations populaires monstres réclamant son départ.