Un gouvernement bâti à une très large majorité ou intégralement de ministres d'UNIR. C'est ce que recommandent ces dernières semaines un certain nombre d'intellectuels ou simples observateurs de la scène politique locale au président Faure Gnassingbé. Une recommandation politique fondée sur la victoire électorale d'UNIR lors des dernières législatives. Et surtout sur un souhait de voir, pour une fois, le parti au pouvoir être seul comptable devant le peuple, au bout de la vie de son équipe gouvernementale.
En effet, dans le contexte politique togolais actuel, plus aucun engagement ne commande la mise sur pied d'une énième « équipe d'ouverture et de large union nationale». Même si UNIR veut faire des clins d'œil à l'Opposition ou à des acteurs de la société civile, rien ne l'oblige à être généreux sur la question. D'autant plus qu'un gouvernement 100% UNIR devrait servir de terreau à l'unité d'action de ses membres qui sont tenus "de regarder dans la même direction" que leur président. C'est dire que dans un tel contexte, la solidarité gouvernementale devrait être érigée en règle d'or.
Si Faure Gnassingbé matérialise cette recommandation sus-citée, ce sera la première fois qu'il se donnera une équipe gouvernementale formée uniquement des membres de sa famille politique, depuis son arrivée au pouvoir en 2005. Pour le compte de la présidentielle de 2015, il va falloir convaincre l'électorat togolais avec des acquis sociaux-politiques. Face à la désespérance couplée à la grosse demande sociale dans plusieurs secteurs au Togo, les prochains ministres n'ont pas droit à l'erreur. Ils ont même l'obligation de résultats pour mettre des mots sur les immenses attentes de la majorité des Togolais qui trépigne depuis cinq ans pour jouir des retombées du retour de la croissance économique nationale.
Ce ne sont pas des technocrates compétents qui manquent à UNIR pour se donner un gouvernement formé entièrement de ses propres ministres. La thématique de « la réconciliation et de l'apaisement » chère à Faure Gnassingbé prendrait un coup avec la formation d'un gouvernement « 100% UNIR ». Cependant, les critiques à l'encontre de cette nouvelle donne devraient devenir modérées si l'équipe « 100% UNIR » se met à donner de bons et rapides rendements. En innovant à travers cette configuration de son gouvernement, Faure Gnassingbé s'entourerait inévitablement de collaborateurs rajeunis ; tout comme il a tenu à enrôler des candidats jeunes pour le compte des législatives 2013, en ne reconduisant que 11 députés sur les 50 sortants de son parti. C'est aussi la rupture entre le RPT (créé par feu E. Gnassingbé qui a vécu de 1967 à 2012) et UNIR prônée et défendue par le bureau d'UNIR qui devrait être renforcée via une telle démarche. Le défi est grand ; le relever conférerait une originalité politique à UNIR, sur la route de la présidentielle de 2015 ou des prochaines locales.
source: afriquinfos.com