Dans le sillage de Kinshasa où le président français François Hollande avait pesé de tout son poids pour défendre l'un des fondamentaux de la Francophonie, la démocratie, cette fois encore le dirigeant français a rappelé à ses homologues africains leurs devoirs à la lumière des derniers événements au Burkina Faso avec la chute brutale de Blaise Compaoré qui s'est entêté à vouloir « tripatouiller » la constitution de son pays pour pouvoir se représenter. Nouveau malaise parmi les membres de l'OIF alors que certains pays tels que le Congo ou le Burundi par le biais de leurs candidats prônent un renforcement de l'autorité politique de l'OIF. Cette volonté manifeste de défendre les valeurs de démocratie pèse lourd sur l'élection du successeur d'Abdou Diouf à la tête de la Francophonie. Une francophonie renouvelée, c'est ce que souhaitent les pays du nord très influents. En effet, l'espace francophone dispose d'un fort potentiel économique détaillé dans le rapport de M. Jacques Attali sur « la Francophonie et la francophilie, moteurs de croissance durable » Forte de 274 millions de personnes en 2014 (potentiellement 770 millions en 2050), l'espace de la Francophonie représente 16% du PIB mondial, bénéficie d'un taux de croissance de 7% et constitue 22% d'échanges commerciaux en moyenne. A la lumière de ses conclusions, il semble possible de créer un nouvel espace d'échanges économiques francophones à l'instar du Commonwealth, le concurrent anglophone.
L'Afrique, moteur de la Francophonie économique
Considérée comme le pôle de croissance du futur et l'avenir de la Francophonie, l'Afrique s'inscrit comme le moteur de la Francophonie économique. Le 15e sommet de Dakar vise notamment à jeter les bases d'une communauté économique francophone compatible avec les diverses institutions panafricaines déjà existantes. Ainsi, aux valeurs de démocratie, de partage linguistique autour du français, s'ajoute une valeur économique. Et le rêve de Jacques Attali va plus loin, il prône une Union économique francophone, une espace intégré que beaucoup considèrent d'ores et déjà comme un projet utopique. L'idée rend perplexe autant qu'elle séduit. Mais ici à Dakar, l'aspect concret prime avant tout. Dans cet optique, le Forum économique de la Francophonie les 1er et 2 décembre, le premier du genre, vise à mener des réflexions pour construire un véritable espace d'échanges et d'opportunités entre les états membres de l'OIF. Thèmes principaux : comment dynamiser le prodigieux potentiel de la communauté économique francophone, et comment mettre l'Afrique au cœur du rendez-vous de l'émergence. Plus de 1 000 décideurs politiques et économiques venus des 5 continents au Centre International de Conférences de Dakar (CICD), Sénégal ont prévu d'y participer. A cet égard, l'objectif est de débattre sur une vision commune pour la Francophonie économique. Des questions sensibles seront abordées comme par exemple l'ouverture des frontières entre les pays francophones. Ce point devrait dans un proche avenir nourrir d'intenses débats et négociations politiques au sein de l'OIF. Il s'agit d'une conditionalité à un partenariat gagnant-gagnant entre les pays du nord et les pays du sud.