Et comme si un Karim pouvait en cacher ou en appeler un autre, voilà que les maliens redécouvrent à la faveur de l'arrivée d'Ibrahim Boubacar Keïta -dit IBK- au pouvoir, son fils prénommé lui aussi... Karim. Et qui ne manque pas, lui non plus, d'ambitions. Récemment élu député à l'Assemblée nationale sous la bannière du parti de papa, le voilà qui prend en main les rênes de la Commission de la Défense et de la sécurité au sein du Parlement. Et ce aux côtés de son beau-père qui lui est déjà bien et haut perché en tant que Président de l'Assemblée nationale. De quoi faire bondir de colère certains Maliens qui n'hésitent pas à parler de mélange des genres.
Entre le Karim désormais sous les verrous et l'autre Karim haut placé, l'ambition est donc la chose la mieux partagée. Mais l'expérience de l'un pourrait-elle servir et bénéficier à l'autre? Bien malin qui saurait le dire.
Karim Wade : Homo, comment ça va là, à Bamako?
Karim Keïta : Bien, cher ami. Je monte, je monte et je continue de monter. On est devant seulement.
Karim Wade: Ouf, super! Et quelle sera ta limite?
Karim Keïta: Aucune! Le ciel seul sans doute!
Karim Wade : Attention à ne pas monter trop haut! Dieu le Père n'aime pas beaucoup cela...
Karim Keïta: Pas de soucis! Papa m'a juste conseillé de ne pas faire trop de bêtises.
Karim Wade: Tant mieux alors! Moi , papa m'avait dit que je pouvais en faire comme je l'entendais. Et que si quelqu'un me dérangeait, fût-il perché, on pouvait le faire descendre pour lui apprendre les bonnes manières
Karim Keïta: Zut alors !
Karim Wade: Eh oui et tu vois ce que ça fait aujourd'hui.
Karim Keïta: Ne t'en fais pas, tu t'en sortiras. J'en suis convaincu.
Karim Wade: Ouais, papa m'a dit la même chose également ! Il m'a dit que la prison, ça conduit forcément au palais présidentiel. Et que par conséquent je devais patienter encore un peu.
Karim Keïta: Bon, en tout cas moi, à Bamako, je suis tranquille pour le moment, comme un poisson dans le Djoliba ! En plus je suis bien entouré malgré tout ce que les jaloux disent à mon sujet.
Karim Wade: Ils disent quoi ?
Karim Keïta: Ils disent que pour mon premier job, c'est celui de député qu'on m'a trouvé!
Karim Wade: C'est toujours comme cela! Moi on m'a dit que je ne parlais pas wolof! L'essentiel, c'est d'utiliser tant que tu peux la cuillère à café et éviter le plus souvent la louche.
Karim Keïta: Merci homo!
Propos recueillis, à l'aéroport de Dakar-Yoff JJ