Portée par des témoins réfugiés à Maiduguri, la capitale provinciale, la nouvelle du massacre a été confirmée par un parlementaire et une source sécuritaire locale sous couvert de l'anonymat. Il était cependant difficile vendredi d'obtenir des détails, le porte-parole militaire de la zone n'ayant pu être joint du fait de l'interruption des communications imposée par les militaires, dans le but d'empêcher les islamistes de coordonner leurs actions. Une coupure imposée depuis mai, quand l'état d'urgence a été déclaré.
Le parlementaire interrogé a précisé que la ville de Damboa était en alerte depuis la mort 47 personnes à Konduga, située également dans l'Etat de Borno, dans une attaque contre des fidèles musulmans qui se rassemblaient dans la mosquée pour la prière le dernier week-end. Le dispositif renforcé "a contribué à réduire l'ampleur de l'attaque" de jeudi, estime l'élu.
LE N°2 DE LA SECTE TUÉ
L'armée nigériane mène depuis mai une vaste offensive contre Boko Haram dans ses fiefs du Nord-Est. Elle assure dominer son adversaire sur le terrain, mais les attaques de ces dernières semaines contre des civils tempère ces succès ponctuels.
Les violences de Boko Haram et leur répression souvent brutale ont fait 3 600 morts depuis 2009 selon l'ONG Human Rights Watch. L'armée a affirmé mercredi avoir tué le numéro 2 du groupe islamiste, Momodu Bama, au cours d'affrontements armés début août dans la ville de Bama, dans l'Etat de Borno.
Le groupe rejette tout dialogue avec le gouvernement et affirme combattre pour la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria. Des violences ont aussi eu lieu aux frontières du Cameroun, du Tchad et du Niger et Boko Haram avait revendiqué en février l'enlèvement au Cameroun d'une famille française, relâchée en avril.