Les insurgés islamistes, qui portaient des uniformes militaires, ont également incendié de nombreuses habitations et immeubles. Ils ont mis en place des barrages et tiré sur des automobilistes qui tentaient de s'enfuir, selon des témoins. Venus à bord d'une vingtaine de camions, ils étaient munis d'armes antiaériennes, selon les services de sécurité postés dans la ville.
PAS DE RÉSEAU TÉLÉPHONIQUE
Les premières informations sur cette attaque à Borno, ville qui a déjà été la cible de Boko Haram, ne sont parvenues que mercredi. Le réseau de téléphonie mobiley est hors service depuis la mi-mai, lorsque le Nigeria a imposé l'état d'urgence dans la plus grande partie du Nord-Est, dans le cadre d'une grande offensive destinée à mettre fin aux attaques de Boko Haram. Cette mesure était destinée, selon l'armée, à empêcher les islamistes de mener des attaques coordonnées, mais elle a également privé les civils de la possibilité de donner l'alerte.
Les raisons de cette offensive n'étaient pas claires, mais les membres de Boko Haram ont souvent mené des attaques contre les habitants qui ont créé des groupes de vigilance pour aider les militaires. Selon des habitants, les assaillants s'en sont pris aux personnes de la ville, laissant celles originaires d'autres régionsfranchir les barrages.
L'insurrection menée par Boko Haram a fait au moins 3 600 morts depuis 2009, en comptant les insurgés tués par les forces de sécurité. Le groupe islamiste a attaqué, dans le nord et le centre du Nigeria, des églises, des journaux, l'armée, lapolice et l'imeuble de l'ONU à Abuja.