La situation ne semble pas s'apaiser au Soudan du Sud, en proie à des violences depuis une quinzaine de jours. L'armée sud-soudanaise et des rebelles s'affrontaient de nouveau dans la ville de Bor, capitale de l'Etat du Jonglei (est), mardi 31 décembre au matin matin, a affirmé le porte-parole de l'armée, Philip Aguer, .
"Il y a des combats ce matin dans la ville de Bor (...) nous attendons plus de détails", a-t-il déclaré. La reprise des combats dans cette ville stratégique intervient alors qu'expire mardi un ultimatum de pays africains au gouvernement et aux rebelles pour cesser les combats.
Le Soudan du Sud est plongé dans le chaos depuis le 15 décembre, quand Salva Kiir a accusé son ex-vice président Riek Machar de fomenter un coup d'Etat. Depuis, de sanglantes violences auraient déjà fait des milliers de morts.
Pas de partage de pouvoir
De son côté, le président sud-soudanais Salva Kiir a exclu tout partage du pouvoir avec les rebelles pour mettre fin à la "guerre absurde" qui sévit dans le jeune pays. S'exprimant dans un entretien accordé à la BBC, il a toutefois ajouté vouloir résoudre le conflit par des "moyens pacifiques".
"Quel partage du pouvoir ? Ce n'est pas une option. Cet homme est un rebelle. Si vous voulez le pouvoir, vous ne vous rebellez pas pour recevoir le pouvoir", a déclaré le président Kiir dans un entretien diffusé mardi par la BBC."Quand je suis arrivé (au pouvoir), je ne l'ai pas fait via un coup militaire, je suis venu (au pouvoir) élu par le peuple", a-t-il ajouté.
Ex-commandant rebelle lors de la guerre civile qui opposa longtemps Khartoum à Juba avant la signature d'un accord de paix en 2005, Salva Kiir avait été élu président peu de temps avant l'accès à l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.
"Des élections arrivent en 2015. Pourquoi n'a-t-il pas attendu, pour passer par le même processus?" a encore demandé M. Kiir. "S'il gagne les élections, alors il prendra les rênes".
Les déclarations du président Kiir interviennent alors qu'arrive à expiration ce mardi un ultimatum de pays d'Afrique de l'Est et de la Corne de l'Afrique adressé aux deux parties pour cesser les combats et entamer des pourparlers.
Le délai risque cependant très fortement de ne pas être respecté.