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Rwanda: des hauts gradés jugés pour incitation à l’insurrection
Au Rwanda l'ancien chef de la garde présidentielle rwandaise et un général en retraite ont plaidé non coupables vendredi devant le tribunal militaire de Kigali qui les juge. Tous deux sont notamment accusés d'« incitation à l'insurrection ou au trouble public » et « d'actes visant à ternir l'image du gouvernement ». Au cours de cette audience, le parquet a détaillé les faits reprochés aux accusés.
Le premier, Tom Byabagamba, ancienne figure-clé du dispositif sécuritaire rwandais, est accusé d'avoir tenté de retourner des responsables militaires contre le pouvoir. Le procureur a notamment reproché à Tom Byabagamba d'avoir dit que les FDLR, groupe armé dont certains membres sont accusés d'avoir participé au génocide en 1994, n'étaient pas une menace majeure pour le Rwanda.
Le second, le général en retraite Frank Rusagara, est accusé d'avoir relayé la « propagande » du RNC, un parti d'opposition en exil que Kigali qualifie de « terroriste ». Selon le parquet, qui dit se baser sur des témoignages, Frank Rusagara avait l'habitude d'avoir des conversations au cours desquelles il affirmait à ses interlocuteurs que le Rwanda était un « Etat policier et une république bananière », que le président Kagame était « un dictateur, qu'il mentait aux Rwandais et aux étrangers ». Il aurait également incité ses interlocuteurs à écouter la radio du RNC. A la barre, l'accusé a répliqué que tout ceci ne reposait que « sur des on-dit ». Son avocat a ajouté que l'infraction ne pouvait être constituée sur la base non pas d'actes, mais de déclarations qui de surcroît n'étaient pas publiques.
Frank Rusagara est par ailleurs accusé de « possession illégale d'arme à feu » et Tom Byabagamba de rétention de preuve, tout comme une troisième personne, François Kabayiza, le chauffeur de Frank Rusagara. La décision de remettre en liberté - ou non - les prévenus sera prise mardi prochain.