"Ce référendum pour une nouvelle Constitution est un coup d’État constitutionnel pour permettre à Denis Sassou Nguesso de se maintenir au pouvoir au mépris de la légalité constitutionnelle et des textes de l'Union africaine", écrit la FIDH dans un communiqué cosigné par l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH).
"Nos organisations appellent les autorités congolaises à renoncer à un projet contraire à la Constitution et à leurs engagements internationaux et exhortent la communauté internationale à ne pas laisser le Congo s'enfoncer dans une crise politique annoncée", ajoute le texte.
Âgé de 72 ans, M. Sassou cumule plus de 30 ans à la tête du pays. Il a dirigé le Congo à l'époque du parti unique, de 1979 jusqu'aux élections pluralistes de 1992, qu'il a perdues.
Revenu au pouvoir en 1997 à l'issue d'une violente guerre civile, il a été élu président en 2002, réélu en 2009 mais ne peut se représenter en 2016.
La Constitution de 2002 limite en effet à deux le nombre de mandats que peut exercer un président de la République, stipule que nul ne peut être candidat à la magistrature suprême s'il a plus de 70 ans, et interdit toute révision touchant à la limitation des mandats présidentiels.
En juillet, un "dialogue national" - boudé et dénoncé comme une farce par la majeure partie de l'opposition - a recommandé un "changement de Constitution" taillé sur mesure pour permettre au président sortant de se représenter.
S'appuyant sur les conclusions de ce cénacle, M. Sassou Nguesso a annoncé mardi son intention de s'en remettre sous peu "directement au peuple" pour qu'il se prononce sur une projet de nouvelle loi fondamentale.
Ancienne puissance coloniale du Congo, la France a appelé de ses vœux mercredi "un processus électoral crédible conduisant à des scrutins libres et transparents, dans le respect de l’État de droit et des libertés publiques" dans ce pays, sans réagir directement à l'annonce du référendum.
Le Congo a signé la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance qui qualifie "de changement anticonstitutionnel", passible de sanctions de l'Union africaine, toute "révision des Constitutions [...] qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique".