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Pretoria appelle les Sud-Africains à rejeter la violence xénophobe

| 20.04.2015
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Des immigrés se réfugient dans le camp de Primrose, à l'extérieur de Johannesburg, le 18 avril 2015, pour fuir les violences contre les étrangers.
© © Photo : Siphiwe Sibeko / REUTERS
Des immigrés se réfugient dans le camp de Primrose, à l'extérieur de Johannesburg, le 18 avril 2015, pour fuir les violences contre les étrangers.
Le gouvernement sud-africain a appelé ses concitoyens à faire front contre la violence xénophobe, qui a fait au moins six morts depuis le début du mois. La veille, le président Jacob Zuma avait assuré que les étrangers avaient toute leur place dans le pays.


"Il est temps pour l'Afrique du Sud de se dresser unie contre la vague de violence qui a touché le pays", a déclaré dimanche le ministre de l'Intérieur Malusi Gigaba, lors d'une conférence de presse. "La priorité est de restaurer la paix et l'ordre", a-t-il ajouté.

Selon lui, plus de 300 personnes ont été arrêtées en relation avec les violences qui ont visé depuis le début du mois les communautés étrangères africaines établies en Afrique du Sud.

La violence retombe

Des incidents isolés ont encore eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, ont constaté des photographes de l'AFP dans la capitale économique Johannesburg et à Durban, même si la vague de violence semblait être partiellement retombée.

A Durban, grand port sud-africain sur l'Océan Indien, le Zimbabwe avait affrété sept autocars pour rapatriers certains de ses ressortissants, selon l'agence sud-africaine News24. Le gouvernement du Malawi a pour sa part fait savoir que quatre bus d'évacués étaient attendus dimanche soir ou lundi matin.

Rassurer les immigrés

Annulant un voyage en Indonésie, le président Jacob Zuma s'est rendu samedi dans un camp hébergeant des immigrés chassés de chez eux à Durban pour les assurer que les étrangers avaient toute leur place en Afrique du Sud. "Il ne peut y avoir de justification aux attaques contre les étrangers", a-t-il affirmé.

"En tant que gouvernement, personne ne vous dit de partir. Ce ne sont pas tous les Sud-Africains qui disent que vous devez partir mais une très petite minorité", a-t-il dit. "Même ceux qui veulent rentrer chez eux doivent savoir que quand nous aurons stoppé la violence, ils sont les bienvenus pour revenir".

M. Zuma aurait dû s'envoler samedi pour le 60e anniversaire du sommet des Non-Alignés en Indonésie. Il a prévu la semaine prochaine d'"engager le dialogue" pour normaliser la situation.

Malgré un chèque d'aide de 50'000 rands (environ 3945 francs), il a reçu un accueil hostile, a constaté l'AFP. "Trop tard, trop tard", "Go home, go home!", pouvait-on entendre parmi ces victimes des violences, qui dénonçaient l'inefficacité de la police.

Samedi, des unités de la police municipale de Johannesburg et de la police anti-émeute ont été déployées en renfort dans les townships ou quartiers de la capitale économique. Les violences sont désormais surtout le fait de petits groupes de casseurs et de pilleurs selon la police.

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