Tous les cinq ans, depuis 1990, l’ONEA procède à des études tarifaires, avec comme orientations principales : le coût du service par les usagers, la logique sociale de l’eau, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, l’équilibre financier de l’ONEA. Les études tarifaires de la période 2014-2018 ont fait l’objet d’un point de presse, ce 30 juillet 2014 à Ouagadougou. « La politique tarifaire permet à l’entreprise et au gouvernement de concilier les préoccupations de développement du service avec l’équilibre nécessaire à sa pérennité », a souligné d’entrée, le directeur général de l’ONEA, Yamba Harouna Ouibiga, avant de préciser immédiatement : « La politique tarifaire ne veut pas dire forcément une augmentation tarifaire ».
L’étude tarifaire pour la période 2014-2018 a abouti, en effet, a un ajustement du tarif moyen de 4% sur les 5 années à venir. En clair, selon le directeur général de l’ONEA, elle se caractérise par le maintien des tarifs au niveau des bornes-fontaines, de même que les abonnés de la première tranche, c’est-à-dire ceux consommant moins de 8 mètres cubes d’eau. La redevance ainsi que les taxes ne connaîtront pas de changements. « Les éléments majeurs de changement qu’on peut noter, c’est une baisse de la tranche maximale qui était à 30 mètres cubes qu’on a ramenée à 25 mètres cubes. Nous avons procédé également à l’intérieur de la tranche entre 16 et 25 mètres cubes à un ajustement de 15 FCFA », a expliqué Yamba Harouna Ouibiga.
Les petits consommateurs épargnés
En outre, les factures de l’administration de l’Etat et les industriels (qui n’avaient pas connu une hausse depuis 10 ans) verront un ajustement supplémentaire de 30 FCFA, le mètre cube. En somme, pour le directeur général de l’ONEA, 47 à 50% des consommateurs verront leurs factures inchangées. Pourquoi avoir réduit la tranche supérieure de 30 mètres cubes à 25 ? «Lorsque nous réduisons la tranche de 30 à 25 mètres cubes, c’est pour attirer les gens vers l’économie de la ressource, inciter ceux qui consomment beaucoup à réduire leur consommation », a répondu Yamba Harouna Ouibiga, à une préoccupation des journalistes.
D’ici à 2020, le Burkina Faso compte atteindre un accès à l’eau potable de l’ordre de 90% et à un accès total à l’horizon 2030. En termes donc de programme d’investissement, de telles ambitions, a souligné le directeur général de l’ONEA, nécessiteront environ 210 milliards de FCFA, dont 141 milliards pour la seule ville de Ouagadougou. « Dans le secteur de l’assainissement, nous avons pris des engagements similaires, au moins accompagner les communes avec près de 18 mille latrines par an », a ajouté Yamba Harouna Ouibiga. Ce programme d’investissement, pour les responsables de la nationale des eaux, vise à développer les branchements à domicile, plutôt que les bornes-fontaines.
Il s’agit de même, d’améliorer les conditions de vie des populations en maintenant la continuité du service, tout en assurant l’équilibre financier de l’ONEA. Comment l’ONEA œuvre t-il à maitriser les tarifs ? En plus du recouvrement (à travers moins d’impayés des clients), le directeur général a assuré qu’il faut une réduction des coûts liés à la chaîne de leur activité, notamment en ce qui concerne la facturation. « Au niveau de l’Etat, il y a un effort fait, au plan du financement, à savoir financer le programme avec des financements concessionnels, des financements à taux d’intérêt faible et à maturité plus longue. Il y a aussi, des efforts pour rétrocéder des financements sous forme de subventions », a indiqué Yamba Harouna Ouibiga.
Il faut souligner que ces nouveaux tarifs de l’ONEA sont applicables à partir des consommations de juillet 2014 et les consommateurs concernés les ressentiront sur leurs factures dès mi-septembre prochain.
Aymar POODA
Aujourd8 au Faso
