Interview : Christophe Ilboudo, Directeur général de la Sonabel : « … le plus important est de pouvoir réduire les coupures et les ruptures en matière de fourniture d’énergie »

| 12.09.2014
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Jean Christophe Ilboudo,  DG SONABEL
© DR / Autre Presse
Jean Christophe Ilboudo, DG SONABEL
Christophe Ilboudo est le tout nouveau directeur général de la nationale de l'électricité au Burkina Faso (Sonabel). Il était à Bobo-Dioulasso vendredi 5 septembre pour visiter, pour la deuxième fois, le chantier du projet de renforcement de la capacité de la centrale Bobo II. Nous avons profité de l'occasion pour en savoir un peu plus sur ces nouveaux défis.


Des engagements nationaux à la direction générale de la Sonabel. N'est-ce pas plus d'engagements?

C'est certainement de nouveaux défis. Je profite d'ailleurs de votre micro pour remercier les plus hautes autorités qui m'ont placé cette confiance. Nous prenons l'engagement à donner le meilleur de nous-mêmes pour ne pas décevoir.

Quels sont justement ces nouveaux défis que vous souhaiterez relever?

Nous avons d'importants défis à relever au niveau de la Sonabel. Le premier défi serait de travailler à relever l'insuffisance de l'offre par rapport à la demande. Notre production est estimée à près 190 mégawatts alors que la demande attendue en 2015 est environ250 mégawatts. Il y a donc un véritable déficit. Au-delà de cela, il y a des insatisfactions liées à la couverture du territoire national en énergie électrique. Nous allons réaliser un certain nombre de projets, notamment le programme présidentiel qui va permettre d'électrifier, à terme, tous les chefs-lieux des départements. Nous avons aussi les grands centres urbains qui ne sont pas couverts de façon satisfaisante. C'est pourquoi, nous allons donc accroître l'électrification dans ces centres urbains. De façon résiduelle, un bêlement d'insatisfaction au payement de nos factures est également une problématique sur laquelle nous allons nous pencher sérieusement. Très bientôt, nous allons tenir une conférence de presse pour faire le point de l'ensemble des investissements réalisés ou en cours de réalisation; ce qui, à notre avis, va permettre de donner plus de satisfaction à notre clientèle.

A court terme, qu'est-ce qui pourrait changerde façon positive?

Tout est priorité. Si nous ne produisions pas suffisamment, nous n'allons pas pouvoir distribuer. Si nous produisions et que nous n'arrivons pas à vendre conséquemment, les clients ne seront pas satisfaits aussi. C'est donc une chaine et nous devons travailler à accroître la production, à couvrir le maximum de zones. Pour ce qui est de zones déjà couvertes, nous allons travailler à ce que nos clients puissent disposer des possibilités de payement. Le plus important est de pouvoir réduire les coupures et les ruptures en matière de fourniture d'énergie. Nous nous y attelons mais nous avons besoin du soutien de tout le monde, notamment des partenaires, des clients qui doivent payer les factures à temps. Les clients doivent comprendre que les ruptures d'électricité ne sont pas sciemment faites. Cela est dû à beaucoup de conjonctures, de phénomènes que nous allons tenter de juguler.

C'est la deuxième fois que vous visitez le site de la centrale Bobo II. Votre appréciation?

Les besoins sont évidents. Nous avons déjà fait le tour des cinq directions régionales. Nous avons rencontré les travailleurs. Nous avons apprécié les outils de travail. Je puis rassurer que nous ne cesserons d'être à proximité de nos travailleurs, de la clientèle, parce que nous pensons que c'est en cela que nous allons pouvoir résoudre beaucoup de préoccupations.

A quand la réduction du coût des factures d'électricité?

Il convient de signaler que le prix du kilowatt est subventionné. Cela, parce que celui des combustibles qui servent à la production est assez élevé. Ce que les clients payent est donc un prix subventionné. Si on allait à la vérité des prix, ce n'est pas les 90 FCFA en moyenne le kilowatt que l'on paye. Ce serait peut-être 150 F CFA. C'est pourquoi, nous demandons à la presse de sensibiliser les populations parce que nous devons arriver à vendre au coût marginal de production pour pouvoir disposer de ressources, pour vous, pour nous et pour la génération future.

Propos recueillis par

Bassératou KINDO
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