Presque deux mois après, nous en sommes à une baisse de 50 francs CFA. Arguments à l'appui, les syndicats soutiennent que leur revendication est loin d'être démagogique et dénué de tout réalisme. Ces explications sont liées à la baisse sur le marché mondial du prix du baril de pétrole et à la structure des prix des hydrocarbures au Burkina. La Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, l'impunité et pour les libertés (CCVC) relève que l'Etat perçoit sur le litre d'essence trois taxes à savoir les droits et taxes de douanes, la taxe sur les produits pétroliers (TPP) et la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Le cumul de ces trois taxes est de plus de 250F et à ces trois taxes, il convient d'ajouter les frais et marges de la SONABHY ajoutent la CCVC.
Un audit pour comprendre
Les syndicats estiment donc qu'il y a trop de taxes.A l'argumentaire de l'exécutif de la transition qui avance le gouffre financier de la Société nationale burkinabè d'hydrocarbure (Sonabhy), les syndicats mettent sur la table, l'organisation d'un audit pour connaitre les tenants et les aboutissants de ce trou financier. Voilà qui est clair. A l'opposé, le gouvernement maintient un flou et semble ne pas avoir d'arguments pour baisser le prix des hydrocarbures comme il se doit. Si tant est que le gouffre financier est là, pourquoi n'organise t on pas un audit pour comprendre la situation à partir du moment plus rien ne sera comme avant ? Vraisemblablement, la transition n'arrive pas à convaincre et fait du tâtonnement. Il entretient un bras de fer inutile avec la CCVC et perpétue le système de gouvernance du système Compaoré qui ruse et use de malice pour gagner en temps.
Henry BOLI