Augmentation de la production d’électricité : Les Burkinabé devront encore attendre un peu

| 25.02.2014
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Augmentation de la production d’électricité : Les Burkinabé devront encore attendre un peu
© DR / Autre Presse
Augmentation de la production d’électricité : Les Burkinabé devront encore attendre un peu
Les burkinabè devront encore attendre pendant des mois pour avoir satisfaction de la fourniture d'électricité. C'est dire que les coupuresintempestivescontinueront au grand dam des consommateurs. En effet, le projet de renforcement de capacité de production thermique de la centrale de Bobo II qui a été financé par l'Etat avec le soutien de la Banque Ouest-Africaine de développement (BOAD) à hauteur de 41, 4 milliards de FCFA accuse un grand retard. Le taux d'exécution étant seulement de 47% après le lancement destravaux en juillet 2013 pour une durée de réalisation de 18 mois. La première tranche additionnelle de 20MW Bobo II.2, devrait normalement être opérationnelle en mars 2014, soit dans moins d'une semaine. Elle ne le sera pas malheureusement car les travaux peinent à se réaliser dû à des difficultés que les responsables de l'entreprise constructeur ont du mal à expliquer. Des difficultés qu'ils justifient, tantôt, parl'acheminement des machines, tantôt par la mise en œuvre du plan de réalisation.

«Vous avez pris des engagements que nous devez respecter! »

Arrivé aux environs de 8heures sur le site de la centrale thermique de Bobo II, Salif Lamoussa Kaboré et ses collaborateurs ont été reçus par les responsables du chantier. Conduit dans un local, une brève présentation du plan de réalisation leur a été faite avec à l'appui des explications détaillées. La présentation du planning général a été assurée par Aaron Gal, le responsable représentant l'entreprise constructeur.Mais il n'est pas explicite à quelques endroits. «Nous sommes en retard, mais nous faisons le maximum pour avoir le matériel et les machines afin de poursuivre les réalisations», explique-t-il. Ces explications ne convainquent pas le ministre qui tente d'en savoir davantage. «Vous n'avez pas répondu à ma question sur le pourquoi du retard», relance le ministre. Et Mr Aaron de répliquer difficilement: «Ce que je vous présente ici est un plan réel...». Visiblement remonté, le ministre a tout de suite enjoint le directeur général de la Sonabel de convoquer les responsables de l'entreprise afin qu'ils viennent répondre avant la fin du mois de mars. Parce que s'indigne-t-il: «Vous avez pris des engagements et il faut les respecter. Quand il y a la pression, c'est nous qui subissons». De son point de vue, contractuellement, quand on ne peut pashonorer des engagements, on doit le faire savoir. De plus, pour le ministre, le retard n'incombe pas au peuple burkinabé puisque tout a été mis en œuvre pour le payement. «Aujourd'hui, qu'est-ce que nous allons dire au peuple? Que vous êtes en retard? Vous avez pris des engagements pour mars 2014 pour la centrale Bobo III et voilà que vous êtes loin d'être prêt», assène-t-il.

Plus de 130 milliards FCFA entre 2008 et 2014

Le secteur de l'énergie, à en croire le ministre des Mines et de l'Energie, est une priorité pour le gouvernement burkinabé. L'Etat avec le soutien des partenaires techniques et financiers ne ménage aucun effort pour satisfaire l'offre dans la fourniture de courant électrique. C'est pourquoi il a investi entre 2008 et 2014, plus de 130 milliards de FCFA repartie entre la centrale de Komsilga et celle de Bobo-Dioulasso en vue d'augmenter les productions. La centrale de Bobo-Dioulasso est appelée par exemple à recevoir de nouvelles capacités de production de l'ordre de 48MW. «Nous attendons le premier moteur pour le mois de juin 2014 avec un premier fonctionnement en septembre et la deuxième tranche de 24MW en fin d'année», assure le ministre. A l'entendre, le projet est très important pour son département et partant pour tout le gouvernement dû au fait qu'il a coûté 41,4 milliards de FCFA. C'est aussi un projetqui a permis la création de 150 emplois. Toutefois, il a recommandé au président du Conseil d'administration de la Sonabel d'effectuer une visite de suivi de l'état d'avancement des travaux du génie civile au mois de mai. Cela, afin que les massifs puissent recevoir les premiers groupes qui doivent normalement arriver au mois de Juin.

M. Kaboré ne souhaite pas que les mêmes problèmes avec la centrale thermique de Komsilga à partir du port d'Abidjan se constatent au niveau de Bobo. C'est pourquoi, au cours de la période hivernale, c'est le port de Tema qui sera le principal fournisseur. «Des assurances ont été données et avec le directeur général, nous ferons de notre mieux pour avoir des informations en termes de transports afin qu'à la fin de l'année, les 48MW soient effectifs», a indiqué le ministre des Mines et de l'Energie.

Bassératou KINDO

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