« La souffrance du Burkinabè en Côte d'Ivoire est plus énorme que celle du clandestin africain en France » disait en son temps un Chef d'Etat africain quelques années en arrière. Cette assertion fit couler beaucoup d'encre et de salive. Mais en toute conscience chacun de nous ici présent sait que cet épisode de la vie de notre Communauté en Côte d'Ivoire nous a tous souffrir. Mais aujourd'hui avec l'arrivée au pouvoir du Président Ouattara, nous constatons une très grande amélioration dans les conditions de vie de nos compatriotes surtout avec la baisse considérable des tracasseries routières ; ce qui a abouti au respect de notre dignité. Aussi, nous croyons qu'avec l'étroitesse des relations entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, nous ne sommes plus des Pays Frères mais plutôt des Pays Siamois partageant un destin commun. C'est ainsi que nous pouvons voir ici en Côte d'Ivoire des villages ivoiriens portants le nom de villes burkinabè tels que Koudougou, Garango, koupèla dans la région de Bouaflé pour ne citer que ceux- là. Sans oublier les mariages mixtes. Une anecdote : nos frères Nigériens appelés communément Zerma ont l'habitude de dire si vous allez dans un village ivoirien et que vous le parcourez sans voir un ressortissant burkinabè, n'y passez pas la nuit, car ce n'est pas sûr que vous êtes en Côte d'Ivoire. Nous jeunes burkinabè sommes reconnaissants au peuple ivoirien ; optons pour la préservation et la promotion des relations entre nos deux Pays qui sont unis à jamais. Mieux, nous considérons la Côte d'Ivoire comme notre seconde Patrie. Nos parents s'y sont installés, y vivent depuis bien longtemps et c'est ce Pays, Havre de Paix qui nous a vu naitre pour la plupart. Donc nous ne souhaitons pas que des ambitions personnelles de quelque nature que ce soit de part et d'autre viennent jeter l'opprobre sur cette « lune de miel » que vivent ces deux peuples. Hier, c'était les Présidents Maurice Yaméogo et Félix Houphouët Boigny avec le projet de la double nationalité et plus récemment leurs Excellences Blaise Compaoré et Alassane Ouattara avec le Traité d'amitié et de Coopération (TAC) Ivoiro-Burkinabè. Pour ce faire, nous tenons à encourager et adhérons pleinement au Traité d'Amitié et de Coopération (TAC) Ivoiro-Burkinabè car les Hommes passent, mais les Etats demeurent dit l'adage. Nous appelons les autorités ivoiriennes à bien vouloir accompagner la Transition au Burkina Faso et que les élections de sortie de crise renforcent les liens d'amitié, de fraternité et de coopération entre nos deux Pays. Pour ce qui est de la mission effectuée par le CAMJBCI à Ouagadougou du 25 novembre au 4 décembre 2014, elle avait pour objet de rencontrer les acteurs de la crise sociopolitique qu'a traversée notre pays et apporter notre réconfort aux familles éplorées.Cette mission avait aussi pour objet de rencontrer, discuter et d'interpeller les autorités de la Transition, les Présidents d'Institution, la classe politique, la société civile, les confessions religieuses et les chefs coutumiers, les partenaires au développement du Burkina Faso sur la nécessité de préserver la paix sociale pour un développement harmonieux de notre pays.En effet, fort de l'expérience vécue par la diaspora burkinabè en Côte d'Ivoire lors des élections présidentielles d'Octobre 2010 ayant entraîné une grave crise post électorale (avec à la clé plus de 3500 morts ,des dégâts matériels considérables et une fracture sociale qui ne dit pas son nom ) liée aux contestations du résultat des urnes, il était plus qu'impérieux pour nous d'attirer leur attention sur cet état de fait quant aux futures échéances électorales de Novembre 2015 dans notre pays le Burkina Faso sans oublier le Vote des Burkinabè de L'étranger. De surcroit, il était aussi question de soumettre aux nouvelles autorités les problèmes rencontrés par nos compatriotesà savoir:
- L'envoi de missions en Côte d'Ivoire pour la délivrance sur place des actes administratifs tels que les jugements supplétifs, le Certificat de nationalité burkinabè, le Passeport Biométrique...car plusieurs de nos compatriotes en sont demandeurs ;
- La subvention de la nouvelle Carte d'Identité consulaire biométrique car notre communauté trouve le coût qui est de 7000 CFA élevé;
- La mise en place d'un fond de la Diaspora pour l'entrepreneuriat –jeune parce que le problème de l'emploi des jeunes se pose avec acuité;
- La prise en compte de la diaspora dans ce processus de transition pour la réhabilitation totale de celle-ci parce que marginalisée dans les programmes de développement. Au cours de cette mission, nous avons pu effectivement recontrer ces derniers ; à savoir:
- Monsieur le ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l'Emploi
- Le Médiateur du Faso
- Le Mogho Naaba Baongo, empereur des Mossè, autorité coutumière influente très écoutée au pays des Hommes Intègres
- Des partis Politiques que sont le parti des Ecologistes, le MPP et l'UPC
- La Société Civile à travers l'Association Le TOCSIN
- Des Diplomates : le professeur Abdou Touré, Ambassadeur de la République de Côte d'Ivoire au Burkina Faso ainsi que l'Ambassadeur des Etats- Unis au Burkina Faso
- Sans oublier les confessions religieuses à traversle pasteur Samuel Yaméogo, président de la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques (FEME) du Burkina. En sommes, nous avons rencontrés des personnes à la fois surprises et heureuses de notre initiative qui se sont engagées à défendre la cause de la diaspora car ils ont vu en cette jeunesse des personnes soucieuses de l'avenir de leur Pays d'origine. Quant au vote des Burkinabè de l'Etranger, nous nous sommes heurtés au non catégoriquede certains partis politiques qui par des préjugés affirment que la diaspora Burkinabè, surtout celle de la Côte d'Ivoire qui faut-il le rappeler regorge le plus gros contingent de la diaspora burkinabè au monde avec environ 04 millions de ressortissants, serait favorable à l'ex- parti au pouvoir, et au Congrès pour la Démocratie et le Progrès(CDP). Ce qui a été corroboré par le Président de la Transition SEM Michel Kafando lors de sa sortie fracassante du 6 Janvier 2015 après sa rencontre avec les Partis politiques affirmant "que la Côte d'Ivoire est un Pays où on n'est pas sûr d'avoir des amis." Juste vous dire que cette réaction ne nous surprend guère car à notre retour de Ouagadougou, nous avons transmis un rapport dont nous vous donnerons copie aux entités rencontrées en prédisant ce scénario que nous avions vu venir. Mais nous voulons dire au Président de la transition si c'est un ballon d'essai qu'il a lancé, qu'il le reprenne au bond avant qu'il ne meurt en touche. A moins qu'il ait des intentions cachées. A la suite de cette sortie embarrassante , nous avons saisi par écrit les Nations Unies, la Fédération Internationale des droits de l'Homme (FIDH), le National Démocratique Institute (NDI) , la FRANCE , les Etats Unis, la Représentation diplomatique du Burkina Faso en Côte d'Ivoire et même l'Etat Ivoirien pour leur faire part de nos inquiétudes et du désir ardent des Burkinabè de l'étranger de participer au choix du Président du Faso, en Novembre 2015 quant aux propos alarmants du Président de la transition . Nous avons tenu à organiser cette conférence de presse afin de prendre à témoin la Communauté Nationale et Internationale quant au respect du Droit de Vote des Burkinabè de l'Etranger. Nous soutenons sans à priori les Autorités de la transition. Cependant, nous Burkinabè de la Diaspora tenons au respect scrupuleux de ce droit inaliénable. Nous avons en Côte d'Ivoire qui fait tant trembler les acteurs politiques burkinabè, tous les Partis politiques représentés qui mènent leurs activités sans accroc. En effet, la Diaspora Burkinabè dans toutes ses composantes demande d'être prise en compte dans ce processus de Transition qui doit écrire une nouvelle page de l'histoire du Burkina Faso et que soit préservé et respecté le droit au vote des Burkinabè de l'étranger car nous tenons à rappeler qu'avec la mise en place des démembrements de la Commission Nationale Electorale Indépendante(CENI) à l'Etranger, nous croyons et pensons en toute objectivité que rien ne s'oppose à la participation de la Diaspora au «Jeu démocratique» en Novembre 2015. Nous n'accepterons pas d'être écartés des élections présidentielles de 2015 par des desseins inavoués et des prejugés de quelque nature que ce soit car nous sommes des Burkinabè au même titre que nos compatriotes restés au Pays. Comment se fait il que Le Burkina Faso est le seul Pays de la sous région dont les ressortissants à l'étranger ne participent pas au choix de leur Président? Les autres Sont-ils plus riches que nous? Le Mali qui a connu non pas une Insurrection Populaire mais une guerre a organisé des élections auquelles ont pris part leur Diaspora. Pourquoi pas nous? Et là, nous osons croire que cette fois est la bonne car il faudra commencer quelque part un jour surtout que les Autorités de la Transition parlent elles mêmes de Transition Inclusive. N'oubliez pas que nous pouvons faire comme les autres: incendier, casser, piller mais nous privilégions la voie du Dialogue car nous ne voulons pas fermer la porte du Dialogue non moins jeter l'eau de bain avec le bébé. Cependant qu'on ne fasse pas de nous le bas peuple des jusqu'au boutistes par des décisions arbitraires. Cette élection est la réhabilitation de la Diaspora longtemps marginalisée. La jeunesse Burkinabè en Côte d'Ivoire regroupée au sein du Collectif des Associations et Mouvements de Jeunesse burkinabè en Côte d'Ivoire voudrait encore une fois rendre hommage aux héros de l'Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et surtout notre armée qui est restée républicaine en acceptant que la Transition soit conduite par une personnalité civile en la personne de SEM Michel Kafando qui espérons bien nous conduira à des élections démocratiques , libres, transparentes et ouvertes à tous.