Côte d’Ivoire : Pourquoi soutenir le Cosib quand on refuse à la diaspora le droit de vote

| 01.02.2015
Réagir
Côte d’Ivoire : Pourquoi soutenir le Cosib quand on refuse à la diaspora le droit de vote
© DR / Autre Presse
Côte d’Ivoire : Pourquoi soutenir le Cosib quand on refuse à la diaspora le droit de vote
Abidjan - La bourse du travail de Treichville abritera, ce samedi 31 janvier 2015, le lancement du suspicieux comité de solidarité internationale avec le Burkina Faso (COSIB). Ainsi donc Pograwa Moumouni, son initiateur, tient forcement à collecter l'argent des Burkinabè de la diaspora pour aller taper dans l'œil de sa mère patrie.


Il tient à travers cette initiative pour laquelle, il faut le rappeler, il a tout abandonné depuis décembre 2014, se faire un nom. L'apprenti politicien qui devrait en temps normal être en train de s'attaquer aux autorités de la transition pour avoir refusé le droit de vote à ses compatriotes de l'extérieur, donne désormais dans l'humanitaire. Peu lui importe que la diaspora ne vote plus. Ils n'ont qu'à mettre seulement la main à la poche pour que lui aille dire que voici ce qu'il a fait pour le Burkina Faso.

Après avoir démarché Sawadogo Boureima, délégué au Conseil Supérieur des Burkinabè de l'étranger comme président du Comité d'organisation du lancement du COSIB, et mobilisé autour de lui quelques délégués consulaires, Pograwa pense pouvoir atteindre désormais son objectif. Il y a dix jours, il se rendait à Ouagadougou par vol, lui et son trésorier Bernard Bonané, par ailleurs porte-parole de l'Union pour le changement (UPC) et les autres membres de la délégation en car, pour convaincre encore les autorités du bien-fondé du COSIB.

Mais nous le réaffirmons, toute ces bonnes volontés et ces soutiens qui s'affichent publiquement déchanteront le moment venu. Quand ils auront compris que Mister Pograwa ne fait rien pour rien. Il a son idée derrière la tête. Sinon pourquoi avoir besoin d'un comité officiel pour aller faire de simples dons. Faire un don est un élan naturel du cœur. En Côte d'Ivoire on a vu plusieurs leaders de la communauté burkinabé se rendre à Ouaga pour faire dans la discrétion leurs dons. Au nombre de ces leaders, on peut citer le Secrétaire Général du CDP-CI, Dramane Sawadogo qui a remis une enveloppe de 2 millions FCFA. Pourquoi, M. Pograwa tient-il à faire pour lui de cette façon. Rappelons-nous que Kima Emile, avait lancé lui aussi il y a 6 ans un projet similaire de collecte d'argent auprès de la communauté pour soutenir les élections en Côte d'Ivoire. De l'argent qui n'est jamais parvenu au destinataire initial et dont le montant n'a jamais été su. Ce ne serait pas mauvais de demander une enquête de moralité des dirigeants du Cosib avant de les laisser entamer une telle activité de collecte de fonds.

Au- delà même du caractère suspicieux de ce projet que nous ne cessons de dénoncer, comment objectivement Pograwa et Bernard Bonané son trésorier peuvent-ils vouloir faire cotiser une diaspora à qui des autorités de la transition et les partis politiques du Burkina refusent le droit de vote. Pourquoi c'est la diaspora qui doit toujours soutenir le Burkina économiquement alors que politiquement on lui refuse sa participation aux élections. Burkinabé de la diaspora, sachez une fois dans votre vie dire non à ceux qui vous exploitent et n'agissez que quand vous sentez vos intérêts défendus par ceux-là à qui profitent votre contribution. Trop bon, trop con, dit-on.

Jean François Fall

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité