Si la liberté d'expression ne saurait être assimilée à la liberté de dénigrer, de diffamer ni donner lieu à des atteintes aux droits des personnes ou à l'ordre public, le caractère général de cette mesure la rend inique et attentatoire à la liberté de la presse, à la liberté d'expression et au droit à la participation des citoyens à la gestion des affaires publiques. La mission de régulation commande que les sanctions circonstanciées, ciblées et proportionnées soient prises à l'encontre d'organes précis qui se rendraient coupables d'entorses au droit et à la déontologie en lieu et place de mesure de censure généralisée.
Attaché à la protection des droits, et en particulier de la liberté d'expression et de la presse, soucieux de la nécessité de renforcer la cohésion sociale, le Centre d'information et de formation en matière de droits humains en Afrique (CIFDHA) :
- Condamne cette atteinte inappropriée aux libertés chèrement conquises par les burkinabè ;
- Appelle les acteurs à engager au plus vite un dialogue afin de parvenir à un compromis qui sauvegarde la liberté de la presse et d'expression citoyenne ;
- Recommande que les actions de formation des journalistes et la sensibilisation du public sur le contenu, les contours et limites de la liberté d'expression soient renforcées.
Le CIFDHA saisit cette occasion pour appeler à l'adoption d'une Charte afin de promouvoir l'éthique et la responsabilité sociale professionnelle des journalistes et animateurs d'émissions politiques interactives ou d'expression directe et marque sa disponibilité à y contribuer.
Le coordonnateur général
M. Étienne KABORÉ
Personne contact pour réagir sur la question : Urbain K. YAMÉOGO 70 27 87 28