Le premier point d'échange internet est une infrastructure destinée à faciliter l'échange du trafic internet entre les différents fournisseurs d'accès internet permettant ainsi de conserver et d'échanger localement le trafic internet national. Cette infrastructure a été lancée par le ministre en charge du Développement de l'Economie numérique à l'occasion de la semaine nationale internet organisée du 23 au 27 juin 2015, au Salon international de l'Artisanat de Ouagadougou. Ainsi, désormais, les usagers de la toile au niveau national verront leur communication électronique transiter via les trois téléphonies à savoir, AIRTEL, TELECEL et TELMOB. Lesdites téléphonies ont signé un accord tripartite pour l'exploitation du point d'échange. Ceci étant, le BFIX permettra une plus grande fluidité du trafic internet au niveau national, la sécurisation accrue du trafic local en évitant qu'il passe par des pays hors de la juridiction nationale et l'optimisation de l'utilisation de la bande passante internationale et la réduction des coûts associés au transport du trafic internet vers l'international. En plus, le BFIX facilitera la promotion de la production des contenus locaux, leur hébergement au Burkina et une utilisation accrue du nom de domaine de premier niveau « .bf ».
Il faut ajouter que l'ensemble de ces avantages auront pour résultat, une amélioration de la qualité de l'accès internet, une réduction des coûts d'accès et un enrichissement des contenus disponibles au bénéfice des utilisateurs nationaux. De l'avis du ministre Nébila Yaro, dans les mois à venir, l'installation, à ce point d'échange internet, d'un « Cache de google » apportera une très grande valeur ajoutée à l'infrastructure en permettant aux acteurs d'économiser une part significative de la capacité de la bande passante jadis dédiée pour le trafic international et aux usagers d'avoir une meilleure expérience de l'utilisation des services disponibles sur ce portail.
Il a justifié la nécessité de la mise en place de cette infrastructure en citant le président américain, Franklin Roosevelt : « Nous ne pouvons pas toujours bâtir un avenir pour nos jeunes, mais nous pouvons bâtir nos jeunes pour l'avenir ». Cette citation, a relevé le ministre Yaro, prend tout son sens, aujourd'hui, pour un pays comme le nôtre, aux ressources limitées, et dont la frange jeune, largement majoritaire, est appelée à évoluer dans un contexte sous régional et mondial marqué par l'ouverture, la compétition pour l'emploi et pour les opportunités.
C'est la raison pour laquelle il a invité les différents concernés par le BFIX à s'approprier de l'infrastructure. « J'encourage les autres fournisseurs d'accès internet, les centres de formation et de recherche, les producteurs de contenu, à adhérer au BFIX afin de profiter de ses avantages techniques et d'accroître la portée de cette infrastructure », a-t-il laissé entendre avant de souhaiter que les autres grands projets initiés dans le but de contribuer à la création d'un environnement favorable à la fourniture de services de télécommunications de qualité connaissent également un aboutissement satisfaisant.
Par ailleurs, Nebila Yaro a témoigné ses reconnaissances et remerciements à la Banque mondiale qui assure le financement de la réalisation du Projet régional d'infrastructures de communication de l'Afrique de l'Ouest, composante du Burkina Faso (PRICAO-BF). « Il est important de signaler que grâce à cet appui, le point d'échange internet va être renforcé par l'acquisition de nouveaux équipements pour assurer la redondance ainsi que l'aménagement d'une salle technique répondant aux normes internationales ».
Par Lassané SAWADOGO
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Les neuf membres fondateurs de l'Association BFIX, structure de gestion du point d'échange internet :
- Agence nationale de promotion des technologies de l'information et de la communication (ANPTIC) ;
- Airtel Burkina SA ;
- Alink Telecom Faso SA ;
- Intenet Puissance Plus SA ;
- IPSYS SA ;
- ONATEL SA ;
- Sky Vision SA ;
- Telecel Faso SA ;
- Université de Ouagadougou