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Stéphane Bationo: le «Pitroipa» du rugby burkinabè, rêve de professionnalisme

| 09.09.2014
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Stéphane Bationo: le «Pitroipa» du rugby burkinabè, rêve de professionnalisme
© DR / Autre Presse
Stéphane Bationo: le «Pitroipa» du rugby burkinabè, rêve de professionnalisme
S'il y a un rugbyman, qui s'est illustré avec brio cette saison, incontestablement, c'est bel et bien Stéphane Bationo. Zoom sur une star en devenir.


Le ballon ovale burkinabè est en train de faire son bonhomme de chemin dans le gotha duTop 16, ou la 2e division. Cette saison, la Fédération burkinabè de rugby (FBR) a participé à deux tournois internationaux. Le 1er à Niamey en début d'année, où elle a eu la médaille d'argent. Le 2e, le rugby à 7, c'est le Burkina qui l'a abrité, en mai dernier, avec 6 pays, Mali, Bénin, Niger, Togo, Ghana et le pays hôte. Les Etalons rugby ont ravi là, la médaille d'or, synonyme de champion du tournoi en venant à bout du Togo, 15-5. A cette compétition internationale, un joueur a éclaboussé par son talent le tournoi. Lui, c'est Stéphane Bationo (il a réussi un essai et 2 passes décisives), un joueur qui, à vue d'œil, n'intimide pas, ni par sa taille, puisqu'il ne fait que 1,69m, ni par son poids, 65kg, et il n'a que 22 ans. Mais l'adage le dit si bien,» aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années ». Dans le milieu sportif, ne dit-on pas que les champions de demain se préparent étant tout petit! « J'ai commencé le rugby dès l'âge de 6 ans en 2004, en Côte d'Ivoire, et je suis passé par toutes les catégories. Après les cadets, j'ai été surclassé en seniors grâce à mon talent », confie-t-il. Avec son club, Pa rugby club, en Côte d'Ivoire, il a un titre de vice-champion et de champion, avant de débarquer au Burkina, la terre de ses parents en 2012, pour des raisons académiques, il est étudiant en économie à l'UO. Pas question pour lui d'abandonner sa passion, il dépose ses baluchons à Patte-d'Oie rugby club (PARC). PARC ignorait qu'il venait d'accueillir en son sein, un prodige de la balle ovale. Tout de suite, il mettra son talent au service du club, avec lequel, il est deux fois champion du Burkina, donc depuis son arrivée. C'est le buteur patenté du club. Fin juin, en finale du championnat 2014, PARC inflige un 10-0 à ORC et, dusse la modestie du petit en souffrir, il est l'auteur des 10 points. Sur ses qualités intrinsèques, le sélectionneur national des Etalons, le Franco-Italien Laurent Stravato qui ne tarit pas d'éloges à son endroit analyse : «Grâce à sa formation technique reçue en Côte d'Ivoire( niveau nettement au-dessus du Burkina, selon le classement IRB, elle est parmi les dix meilleures nations africaines, ndlr), il est au-dessus de beaucoup de joueurs ici, il est rapide, possède un bon coup de pied, il observe intelligemment le jeu, et au moment où il y a le trou, il le prend, c'est un joueur qui a la « gnac », l'envie de gagner ». En plus de ses qualités sportives, Stravato ajoutera que le joueur est discret, et a un bon comportement, avant de faire le commentaire suivant, «Je suis content pour lui, car c'est un peu notre star, je dirai le Pitroipa (allusion faite au métronome des Etalons football, Jonathan Pitroipa) du rugby burkinabè ». Nulle prétention pour lui d'encenser le joueur, il en veut pour preuve le tournoi à 7 de Ouagadougou, où il a été le meilleur, «ce gamin de 22 ans a été un leader en étant le plus jeune, il a porté les vieux de 30 ans, et ces derniers l'ont reconnu », souligne-t-il. Il poursuivra en disant que Bationo, a un potentiel et une marge de progression qui lui permettent d'aller jouer en Europe dans le Top 14. Et Stravato de déplorer un peu l'insuffisance de matchs dans le championnat burkinabè. Stéphane, au vu de sa formation et du niveau du rugby burkinabè, joue à tous les postes, demi de mêlée, demi d'ouverture, 2e centre, arrière, c'est du reste à cette dernière position qu'il joue en équipe nationale. Boris Tanké Tivo, un de ses coéquipiers de nationalité burkinabè et d'origine camerounaise dit de Bationo, « il a la gnac, il est cool, calme comme un serpent, mais très violent ». Stéphane Bationo nourrit des ambitions, il vise plus haut, et compte se mettre encore plus au sérieux, il attend une opportunité de jouer dans une division supérieure, à savoir le Top 14. Afin de se donner du courage et de la persévérance, il a comme idole, le Néo-Zélandais des All Blacks, Daniel Carter, selon lui l'un des meilleurs arrières centraux du monde à l'heure actuelle. Bationo, ne pratique pas d'autres sports, cependant, il aime les regarder, mais par plaisir, dans le quartier, il joue volontiers souvent au maracana avec les copains.

Barthélemy KABORE
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