Sur les grandes chaînes de télévision internationales et même une bonne partie des médias burkinabè, beaucoup plaidaient avec timidité, la prestation des Etalons à cette CAN de Gabon 2017. Scientifiquement, ils n’ont pas forcément tort. Quelque peu vieillissants, sans grand renfort, sans grandes vedettes et dans un climat pas toujours excellent, les Etalons du Burkina n’avaient pas fière allure. Conscients de cet état de fait, ils sont arrivés à Libreville «en toute modestie», comme le dira le capitaine Charles Kaboré, mais bien décidés à vendre chèrement leur peau. «Nous avons un bon potentiel, avec de bons joueurs, mais surtout homogènes et confiants», expliquera le capitaine des Etalons. On l’aura compris, le force des Etalons, c’est leur force de caractère combinée à celle de son coach Paulo Durte. Face au Cameroun, au Gabon et à la Guinée-Bissau, la bataille était loin d’être gagnée d’avance. «Mais le mental que nous avons, et le respect des consignes du coach sont, relève Charles Kaboré, les moteurs de notre admission en ¼ de finale».
Hier mercredi, au terrain d’entraînement jouxtant le stade de l’amitié sino-gabonaise, l’affluence des médias venus de divers horizons témoignait de l’intérêt subit des gribouilleurs en tous genres, pour ces Etalons qu’ils avaient presque vite enterrés. Très sollicité, le gardien de but Hervé Koffi Kouakou, avec son insouciance juvénile, reste fermé dans sa bulle de concentration. Sur ses frêles épaules, repose une possible ½ finale, voire une finale. Mais, le plus impressionnant, c’est de constater que ce môme de 20 ans, qui aurait pu légitimement se vanter d’avoir maintenu les Etalons en vie à cette compétition, ne se met pas en exergue. Il préfère volontiers mettre l’accent sur le travail et évoquer la bienfaisante «solidarité du groupe». Même son de cloche chez Bertrand Traoré, qui estime qu’il n’y a chez les Etalons, «ni vedette ni grand joueur. Il n’y a qu’un groupe composé de petits frères et de grands frères».
Famille recomposée s’il en est, les Etalons ont forcé le respect en sortant en tête dans une poule où venaient pour régner, Panthères et Lions Indomptables. «J’espère qu’on va poursuivre sur cette lancée», glisse malicieusement, le capitaine Charles Kaboré, absolument persuadé que c’est en se rabaissant que les dieux du football les élèveront. Face à la Tunisie, la conquête pour le billet qualificatif de la ½ finale s’annonce rude. «C’est une bonne équipe, qui circule bien le ballon, et qui est porté sur l’offensif. Mais défensivement comme offensivement, nous ne manquons pas d’arguments pour répondre à cette équipe, pour peu que nous restions dans le même état d’esprit de concentration, de solidarité et du respect des consignes du coach», martèle l’ancien marseillais .
Hamed Junior envoyé spécial a Libreville