Un seul match les sépare aujourd'hui d'une qualification historique pour la grand-messe du football mondial. Vainqueur 3:2 de son barrage aller contre l'Algérie, le Burkina Faso revient pourtant de loin. Dernière de son groupe de qualification après deux défaites, la sélection accusait à l'époque six points de retard sur le Congo, qui semblait alors hors de portée. Mais le réveil des Burkinabés est intervenu au lendemain de la meilleure Coupe d'Afrique des Nations de la CAF de leur histoire en janvier et février, perdue en finale contre le Nigeria.
A en croire le défenseur Saidou Panandetiguiri, seul rescapé des campagnes mondiales U-17 et U-20, ce beau parcours a complètement changé l'état d'esprit des Étalons. "On a commencé à croire en nos chances de qualification pour la Coupe du Monde", confirme-t-il au micro de FIFA.com. "Malgré la défaite en finale, on a très bien joué tout au long du tournoi et la confiance est revenue. Notre campagne qualificative pour la Coupe du Monde avait mal démarré, mais on s'est dit qu'on était capable de gagner nos quatre derniers matches et c'est ce qu'on a fait ! On n'est désormais qu'à 90 minutes du Brésil et on n'a pas du tout l'intention de laisser notre place à l'Algérie. On revient de tellement loin, ça serait dommage de ne pas tout donner maintenant."
Un match nul suffirait au Burkina Faso pour se qualifier, mais Panandetiguiri assure que son équipe ne fera pas de calculs en Algérie. "Ce serait une erreur d'aller là-bas pour assurer le nul", prévient le joueur aux 50 sélections. "C'est toujours difficile de défendre dans ces situations. On doit aller chercher la victoire et essayer de jouer le plus possible dans leur camp."
Le Burkinabé de 29 ans s'attend néanmoins à souffrir face aux Fennecs : "On sait très bien que la tâche ne sera pas facile, qu'il va falloir s'employer si on veut se qualifier", ajoute Panandetiguiri, conscient que les Etalons seront privés l'attaquant Aristide Bancé, auteur du but de la victoire à l'aller. "N'oublions pas que les Algériens ont réussi à marquer deux buts à l'aller et qu'ils doivent absolument l'emporter cette fois. Mais on a une bonne équipe et je suis persuadé qu'on a les moyens de faire quelque chose là-bas."
Les jeunes à bonne école
Passé par l'Allemagne, la France, l'Espagne et la Belgique avant de rejoindre l'Afrique du Sud, Panandetiguiri évolue désormais à Chippa United. Lui et les joueurs les plus expérimentés de la sélection ont pris les jeunes sous leur aile : "J'ai déjà pris beaucoup de plaisir à participer aux Coupe du Monde U-17 et U-20, mais le Brésil devrait encore être un cran au-dessus. J'essaie de donner des conseils aux plus jeunes, de leur décrire l'ambiance des matches sur la scène mondiale".
"Il ne faut pas que les jeunes se mettent trop de pression sur les épaules. Ils doivent garder leur calme. On peut battre n'importe qui si on joue aussi bien qu'à la CAN, mais ça ne marchera pas si tout le monde commence à se prendre pour Maradona", ajoute l'intéressé. "On doit rester nous-mêmes. Beaucoup de nos joueurs évoluent dans des grands clubs européens. Ils ont l'expérience de ce genre de matches, mais la qualification pour la Coupe du Monde passera avant tout par une grande performance collective."
Fifa.com