"La CAF a enregistré cette requête (ndlr: du Maroc) et confirme qu'aucun changement n'est à l'ordre du jour du calendrier de ses compétitions et évènements", a indiqué la CAF, qui ne précise pas si la Coupe d'Afrique des nations, la plus importante compétition sportive du continent, sera maintenue au Maroc. La CAF précise que le sujet sera "traité" lors d'une réunion de son Comité exécutif le 2 novembre à Alger, à la veille d'une rencontre "avec la partie marocaine le 3 novembre".
A trois mois du coup d'envoi prévu à Marrakech, le 17 janvier, la décision du royaume vendredi soir a constitué une surprise totale. Elle fait suite à une recommandation du ministère marocain de la santé "d'éviter les rassemblements auxquels prennent part des pays touchés", a indiqué vendredi soir dans un communiqué le ministère de la Jeunesse et des Sports.
"Je pense que la CAF s'attendait à cette demande et que tout le monde travaille en bonne intelligence de manière à ce que la fête du football africain reste une fête", a déclaré samedi à Atlantic Radio, un conseiller du ministère des Sports, Hamid Faridi.
Principe de précaution
Selon M. Faridi, "rien ne peut-être placé au-dessus de l'intérêt des citoyens marocains et africains". "Le Maroc a formulé cette demande sur la base de recommandations sanitaires très sérieuses. Nous ne pouvons en aucun cas nous acheminer vers une prise de risque, le principe de précaution doit primer", a-t-il ajouté.
La pire épidémie d'Ebola de l'histoire, qui touche essentiellement trois pays d'Afrique de l'Ouest (Guinée, Liberia et Sierra Leone), a désormais franchi le cap des 4000 morts, et des premiers cas sont apparus hors du continent (Etats-Unis et Espagne), renforçant les craintes à l'échelle mondiale. En l'absence du moindre signe précurseur, la décision du Maroc est toutefois inattendue: le royaume, où aucun cas d'Ebola n'a été recensé à ce jour, a jusque-là mis un point d'honneur à ne pas se laisser impacter par les craintes liées à la propagation du virus.
Seize nations
En septembre, il a certes élevé son niveau de vigilance. Mais, pour le reste, au nom de la solidarité africaine, le Maroc est le seul pays à avoir maintenu l'ensemble de ses liaisons aériennes avec les pays les plus touchés. Dans l'attente d'une décision définitive, les qualifications suivent effectivement leur cours, au même titre que la préparation de la sélection marocaine: après avoir battu (4-0) en amical la Centrafrique jeudi soir, les Lions de l'Atlas affrontent le Kenya lundi.
Seize nations au total doivent participer à la CAN-2015 (17 janvier-8 février), la seconde à se dérouler au Maroc après celle de 1988. Le tirage au sort de la phase finale était prévu le 26 novembre à Rabat, une des villes hôtes (avec Tanger, Marrakech et Agadir).
En décembre, le royaume doit par ailleurs accueillir le Mondial des clubs, pour la seconde fois d'affilée, et le tirage au sort a lieu ce samedi soir à Marrakech. La tenue de cette épreuve, à laquelle doivent participer le Real Madrid, champion d'Europe, et San Lorenzo, vainqueur de la Copa Libertadores, n'est pas remise en cause. La perspective d'un report de la CAN-2015 constitue un gros casse-tête pour la CAF, qui peut difficilement trouver un pays-hôte de substitution dans un laps de temps aussi réduit.
Hôte du Mondial-2010, l'Afrique du Sud est a priori le seul pays capable de relever un tel défi. Il avait accueilli la CAN-2013 en remplacement de la Libye. La question pourrait être évoquée samedi lors d'une réunion de la fédération sud-africaine de football prévue de longue date.