Avec deux points d'écart (6 contre 4) sur les Panthères du Gabon, les Etalons se devaient de conforter leur position au classement pour rester les seuls maîtres du groupe C. Mais contre toute attente, ils n'ont pas été à la hauteur des attentes alors qu'ils étaient précédés d'une solide réputation à Libreville.
Les tombeurs des Antilopes noires de l'Angola sont tombés sur des Panthères déchaînées, lesquelles ont véritablement montré les crocs. La faim les ayant fait sortir de leur tanière, ils pressent les Etalons d'entrée de jeu.
Leur vivacité gêne considérablement leurs adversaires qui peinent à se retrouver. Dès la 4e minute, Germain Sanou manque de justesse dans sa sortie très hasardeuse qui profite à Malick Evouna dont la balle passa juste au-dessus de la transversale.
Les Panthères, en ce début de match, sont constamment en activité et se projettent souvent balle au pied. On a l'impression qu'elles veulent manger de façon avide ou hâtive les Etalons. Alors que le public attend quelque chose de son équipe, c'est le leader qui trouve la faille grâce à Prejuce Nakoulma sur une action bien élaborée (10e).
Mais l'arbitre ghanéen, Joseph Odartei Lamptey, ne valide pas le but ; son deuxième assistant, David Laryea, ayant auparavant levé le drapeau pour une position de hors-jeu. En tout cas, de notre position dans la tribune de presse, ce n'est pas du tout évident. On a passé le but au ralenti et seul l'assistant a vu autre chose. Enfin, il faut faire avec et la suite va révéler que le trio ghanéen n'est pas tout à fait exemplaire qu'on le croit.
Au moindre contact, des simulations ne manquent pas du côté gabonais et des coups francs, ils en ont complaisamment bénéficié. Malgré le coup de pouce flagrant du directeur du jeu, les Etalons ne baissent pas pour autant les bras.
A la 25e minute, une belle combinaison partie de Prejuce arrive à Aristide Bancé qui ne résiste pas à la charge d'un défenseur et se fait prendre de justesse le ballon.
Au sortir de la demi-heure, les Panthères sont bien en place grâce à leur bon positionnement et leurs attaques sont tranchantes les unes que les autres.
En fait, ils profitent de la passivité du milieu burkinabè pour asseoir leur domination. Sur le plan du jeu et techniquement, les Gabonais sont un cran au-dessus et offrent même un spectacle de qualité.
La défense a souvent plié sans rompre et cela, grâce à l'axe central dirigé de main de maître par Bakary Koné et Steve Yago.
En attaque, c'est la sécheresse totale avec Prejuce Nakoulma et Jonathan Zongo qui manquent souvent de ressources pour aller fixer la défense adverse articulée autour de Bruno Ecuelé Manga et King Musavu Yrondu.
Plus hargneuses que les Etalons, les Panthères ont eu une complète maîtrise du match à l'heure de la pause.
Deux erreurs défensives
Au retour des vestiaires, une belle opportunité s'offre aux Etalons : sur un centre de Jonathan Zongo, une tête bien placée de Bancé met en difficulté Ovono. Les Panthères réagissent huit minutes plus tard et une balle chaude a failli mourir dans les filets, n'eût été la présence de Narcisse Bambara, lequel a sauvé les meubles de la tête sur la ligne de but.
Passée cette grosse frayeur, Abdou Razak Traoré, par sa vitesse et son audace, trouve Charles Kaboré qui, en position de marquer, joue léger et permet à la défense de se tirer d'affaire (59e). Dans la minute qui a suivi, Germain Sanou s'est employé pour repousser en corner une frappe de Malick Evouna.
Le jeu, au cours de cette deuxième mi-temps, est rythmé, mais les Gabonais restent fidèles à leur philosophie : ne pas relâcher la pression.
Poussés dans leurs retranchements, les visiteurs finissent par céder deux fois et leurs bourreaux n'est autre que Pierre Emérick Aubameyang : aux 68e et 74e minutes, il était étrangement seul pendant que la défense était dans la rue.
Le sociétaire du Borussia Dortmund a débloqué à lui seul la situation grâce à deux coups de boutoir.
Les rentrées d'Issaka Ouédraogo et de Bertrand Traoré respectivement à la place de Prejuce et Razak n'ont pu modifier le tableau d'affichage et voilà les Panthères qui passent à la tête du classement pour avoir cru jusqu'au bout.
Les absences de Jonathan Pitroipa et de Djakaridia Koné pour cause de blessures se sont fait sentir et c'est tout impuissants qu'ils ont assisté sur le banc de touche à l'échec de leur équipe. Seront-ils de la partie le mercredi 15 octobre pour la deuxième manche qui s'annonce décisive ?
Nous y reviendrons dans notre édition de demain pour comprendre ce qui se passe à l'infirmerie.
De notre envoyé spécial à Libreville
Justin Daboné