Pourtant, on leur avait demandé de démarrer la compétition du bon sabot (confère l'Obs. Paalga du vendredi 16 janvier 2015, p.33) ; malheureusement, c'est par une défaite que les nôtres sont entrés en jeu. Du coup, il se complique la tâche pour la suite de la compétition même si les deux autres adversaires (Congo Brazzaville et Guinée Equatoriale) ne sont qu'à un point des Étalons. Cette défaite-là, si elle n'est pas préjudiciable aux poulains du sélectionneur Paul Put, aura été révélatrice de l'inefficacité, du manque de réalisme, de baraka des Etalons... On pourra utiliser tous les qualificatifs possibles, le seul dénominateur commun de cette déconvenue des Étalons, c'est la maladresse devant les buts. Si Charles Kaboré et ses camarades avaient planté 4 buts aux Panthères, l'on aurait dit que c'était le minimum qu'ils pouvaient réaliser, surtout avec les nombreux face-à-face qu'ils ont ratés.
En un mot comme en mille, le réalisme était tout simplement gabonais. En effet, il n'a pas fallu plus d'une occasion et demie à Pierre Emerick Aubameyang et à ses coéquipiers pour prendre à défaut la défense et le portier burkinabè. Eux n'ont pas eu beaucoup à buter sur le dernier rempart des Etalons avant de scorer. Or, durant les éliminatoires et même lors des matches amicaux pendant le stage de préparation à Nelspruit en Afrique du Sud, on avait vu une équipe des Etalons assez décisive face au Swaziland et au Botswana. C'est vrai que lors de ces deux matches, il y a eu des ratés incroyables, mais quand on se permet de louper 1, 2, 3, voire 4 buts face à face dans un match de CAN, on paye cash cette fébrilité offensive.
L'on pourrait reprocher à Paul Put d'avoir démarré la rencontre face au Gabon avec uniquement des milieux offensifs à la place des attaquants, mais l'on n'avait vraiment pas besoin d'être un renard des surfaces pour pousser les occasions burkinabè dans les filets adverses. C'est à croire que dans la team Etalons, l'on n'a pas un tueur de match. Même Jonathan Pitroipa, qui a terminé la phase éliminatoire à la tête des meilleurs fusils, a eu son lot de ratés.
Maintenant nous avons le dos au mur. Si pour les autres matches, le contenu du jeu est similaire, avec en sus de l'efficacité, le ticket pour le second tour est encore prenable. Le hic c'est que la prochaine sortie sera contre l'équipe du pays organisateur, le Nzalang nacional de la Guinée Equatoriale. Il y aura non seulement la pression du public, la pression due aux imperfections organisationnelles pour saper le moral des joueurs et aussi la pression de l'arbitrage. Mais étant entendu que les Etalons se sont eux-mêmes mis en difficulté, il faudra vite se reprendre le mercredi 21 janvier à 16h à Bata, si l'on ne veut pas retourner prématurément à la maison.
Kader Traoré