Le match nul du Onze national, mercredi face aux Comores (1-1) laisse place à un pessimisme alarmant à six mois des éliminatoires de la coupe d'Afrique des nations. Dans cette rencontre, il y a eu quelques rais de lumière et beaucoup d'ombres où les Etalons se sont perdus.
Une rencontre qui n'a nullement atteint le seuil du tolérable, tellement le jeu fut décousu, surtout de la part des vice-champions d'Afrique qui se sont montrés tout au long de la partie incapables de construire une action en bonne et due forme. Après une première mi-temps plutôt moyenne où ils ont mené au score sur un penalty transformé par Alain Sibiri Traoré (17e) après une faute commise par Rachidi Ibraihim sur Bertrand Isidore Traoré en pleine surface de réparation, les Etalons se sont complètement éteints, laissant les vagues comoriennes déferler sur les buts de Moussa Germain Sanou. C'est fort logiquement que cette équipe créée en 1979 mais seulement reconnue par la FIFA en 2006 égalise par l'entremise de Mohamed El Fardou (48e) sur transformation d'un penalty après que Benjamin Balima eut tenté de se prendre pour Luis Suarez qui a enrayé un but lors des quarts de finale de la coupe du monde 2010 face au Ghana. Le joueur de Sheriff Tiraspol écopera au passage d'un carton rouge obligeant ses coéquipiers à évoluer en infériorité numérique pendant plus de 40 minutes. Tenus en échec et piqués au vif dans leur orgueil, les Etalons sortent de leur léthargie et poussent les Coelacanthes à se recroqueviller devant leur but. Ce sera la seule bonne note au cours de cette seconde partie de jeu. Sinon, face à cette nation qui jouait son premier match après les éliminatoires de la CAN 2012, les Etalons n'ont montré aucun fond de jeu. Le milieu a été inexistant et brouillon et ses transmissions étaient souvent interceptées en cours de route par l'arrière-garde comorienne. Le côté gauche de la défense a été une porte d'entrée favorite des comoriens qui ont souvent grillé la politesse à Paul Koulibaly puis Narcisse Bambara. Les changements opérés par le sélectionneur national n'ont pu donner consistance aux débats. Avec un peu plus de chance, les Coelacanthes auraient pu changer le score à leur avantage. Mais un tacle salvateur du « Général Bako » dans le temps additionnel viendra compromettre le plan de Mohamed El Fardou qui s'apprêtait à ajuster Germain Sanou. C'est le coup de sifflet final de l'arbitre français Saïd Enjimmi qui viendra délivrer les Etalons longtemps empêtrés dans cet engrenage au cours de cette rencontre. Cette contreperformance sonne comme une piqûre de rappel qui vient alerter Charles Kaboré et ses coéquipiers de ne pas dormir sur leur titre de vice-champion d'Afrique. Les Etalons devront toujours se sentir concerner quel que soit le match.
Béranger ILBOUDO
Envoyé spécial à Marseille (France)
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Match amical Comores # Burkina Faso
Ils ont dit
Sita Sangaré (Président de la FBF)
"Il ne faut pas se fier au classement FIFA"
Le score nul indique que la partie a été âprement disputée et le résultat est équitable ; c'est mérité sur l'ensemble du match. Au football comme on le dit, le ballon est rond pour tout le monde et c'est l'équipe qui en veut le plus qui finit par avoir le dessus. Lorsque nous allions à la CAN, personne ne vendait cher notre peau et on l'a vu après. Le football n'est pas une science exacte. Il ne faut pas se fier au cliché du classement FIFA car beaucoup de soi-disant techniciens avaient prédit à la CAN 2013, l'élimination du Burkina dès le premier tour. Au football, il y a la forme du moment. Vous avez pu constater sur le terrain que de notre côté il y a des joueurs dont la forme prête à débats. Il faut que ces gens se remettent en cause et continuent à travailler dans leur club. Sur le plan du jeu, je ne dis rien généralement sur l'arbitrage mais le penalty comorien, il faudrait encore voir les images de près pour se faire une idée s'il y a vraiment penalty et carton rouge. Le carton rouge ultra sévère et le penalty ont contraint l'équipe à jouer à 10 et vous aviez vu que même évoluant en supériorité numérique, les comoriens ne sont pas sortis de leur camp, ils ont continué à jouer replié, empêchant toute production de jeu réel. Ce sont les conditions du jeu et il fallait faire avec.
Bakary Koné (défenseur Etalon)
"On ne peut pas juger actuellement la forme des joueurs"
Le plus important pour nous était de se retrouver pour jouer ce match et préparer les rencontres importantes à venir. C'est vrai qu'on a fait un résultat nul contre une équipe des Comores mais cela n'est pas catastrophique. Un match de préparation et un match officiel, ce n'est pas pareil. Nous on s'est regroupés pour retrouver cette bonne ambiance et c'est reparti pour de bonnes choses. On ne peut pas juger actuellement la forme des joueurs car nous tirons vers la fin de la saison. On attend de voir la suite après les vacances.
Alain Traoré (Milieu de terrain Etalons)
"Ils ont joué leur coup à fond"
C'était un bon match dans l'ensemble, sauf que les comoriens étaient tous regroupés derrière et c'était difficile à jouer. Ils ont joué tous leurs coups à fond. Pour nous, c'était un match de reprise, on rentre doucement dans la compétition et j'espère que dans les jours à venir on pourra relever le niveau et montrer un tout autre visage. C'est bon pour le moral d'avoir marqué même si c'est sur un coup de pied arrêté et qu'il n'y a pas trop de saveur ; mais c'est toujours bien de s'illustrer et de progresser encore avec l'équipe nationale.
Paul Put (Entraîneur des Etalons)
"Nous sommes loin de notre niveau de la CAN"
Jouer contre une équipe comme celle-là, c'est toujours difficile. Ce sera la même chose comme si nous on devait jouer contre le Brésil. Nous jouerons certainement avec beaucoup de motivation et pour les Comores, c'était comme s'ils jouaient contre le Brésil. On a vu la différence de motivation. J'avais averti mes joueurs que c'est toujours difficile de jouer des matchs pareils surtout avec les supporters et l'arbitre. Mais il faut tout de même être réaliste, je suis déçu car on n'a rien montré en première période. Si tu es vice-champion d'Afrique, il faut le confirmer d'abord. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation où nous sommes loin de notre niveau de la CAN. Tout le monde doit avoir les pieds sur terre et recommencer le travail pour bien se préparer en vue des éliminatoires. Malheureusement, il ne reste plus qu'une date FIFA en août mais nous essayerons d'obtenir des matchs avant car beaucoup d'équipes européennes, qui préparent la coupe du monde, voudraient jouer contre nous et on essayera de voir si en mai on peut trouver un autre match amical et faire un regroupement d'une semaine, car il nous faudra travailler fort pour avoir les mêmes résultats qu'en 2013. Pour ce qui est de la forme actuelle des joueurs, ce n'est pas de ma faute, Alain est suspendu trois semaines du championnat de France, Charles n'est pas encore en compétition et ce sont des joueurs qui doivent apporter un plus mais sur ce match, c'était le contraire.
Propos recueillis à Marseille
par Béranger ILBOUDO
NB: La titraille est de Bâyiri.com