Si l'issue de la réclamation en elle-même n'est pas une véritable surprise on se doutait bien que la réclamation, telle que formulée ne pouvait changer l'issue du match, mais au meilleur des cas conduire à la sanction de l'arbitre du match-, ce n'est nullement le cas du "non respect des conditions formelles de la réclamation". Difficile de comprendre comment, avec le monde qu'il y a dans la maison, la Fédération burkinabè de football n'a pu formuler une réclamation digne de ce nom ! C'est à se demander quel rôle jouent tous ces gens qui bouffissent (inutilement ?) l'effectif du comité exécutif, même si ce rôle concerne plus le secrétaire général !
C'est à croire que le laxisme est la chose la mieux partagée au sein des différentes équipes qui se succèdent à la Fédé. En réalité, ce n'est pas la première fois qu'une telle situation se produit. En effet, comment ne pas se remémorer le feuilleton Hervé Zengué, ou encore celui plus criard des extraits d'actes de naissance des Etalons, lors de la Coupe du monde U-17, au Mexique ?
Les hommes qu'il faut, là où il faut !
C'est à croire que sur ce plan, le dilettantisme et la médiocrité sont les choses les mieux partagées. Car, ce ne sont pas les gens et les compétences qui manquent ! Assurément, le pays des hommes intègres regorge de compétences. Des compétences qui ont, à n'en point douter, permis à notre football de gravir des échelons et de se retrouver, aujourd'hui, à ce niveau là : champion d'Afrique (U-17), vice-champion d'Afrique, pour ne citer que cela.
En clair, le Burkina est en train de devenir une grande nation de football, si ce n'est déjà le cas. Or, pour que notre football continue à progresser où maintienne au pire des cas cette dynamique, il faut que les hommes qui sont tout autour soient du même niveau. Le cas écheant, il faudra qu'on en forme ; qu'on forme des gens capables de défendre, un tantinet, les intérêts de l'équipe nationale, ou tout au moins formuler une réserve dans les règles de l'art.
C'est la moindre des choses ! C'est décevant de se rendre compte qu'en plus de 50 ans d'existence et une batterie d'équipes fédérales, le Burkina n'ait aucun membre influent au sein de la Confédération africaine de football ! Il urge donc, pour l'essor de notre sport-roi et partant, pour celui des autres disciplines sportives, que les responsables de nos fédérations s'entourent d'hommes compétents, oui de compétences et non de connaissances. Et cela se fait déjà un peu partout dans le monde, même sur le continent. Il suffit de jeter un coup d'œil de part et d'autre de nos frontières. Comme on dit, il n'y a pas de honte à copier ce qui marche. Cela y va de la survie et du développement de notre sport ! .
Par Philippe Bouélé BATIONO