Djakaridja Koné, comment sont les conditions en Guinée Équatoriale où débute samedi la CAN 2015 ?
On est bien arrivé. On a beaucoup voyagé. Les conditions ne sont pas les meilleures mais on s'adapte, c'est comme ça. Nous sommes situés à Bata comme les autres équipe de notre poule. Pour l'hôtel, c'est vraiment compliqué. Je vous assure qu'ici ce n'est vraiment pas le luxe. La Guinée Équatoriale est un petit pays, ça n'a rien à voir avec le Maroc ou l'Afrique du Sud. Ils organisent la CAN à la dernière minute donc je peux comprendre qu'ils aient quelques problèmes. Les infrastructures, ce n'est pas le top mais c'est ça l'Afrique. La compétition va bientôt débuter donc on essaie de faire abstraction de tout ça et de bien se mettre dedans mais ce n'est vraiment pas facile.
Partagez-vous l'avis du sélectionneur du Congo, Claude Le Roy, qui s'est plaint des hôtels et de l'organisation ?
Je partage l'avis de Claude Le Roy. C'est un peu du n'importe quoi ces hôtels. Pour tout vous dire, on a passé une première nuit dans un hôtel, c'était compliqué donc on a dû quitter cet hôtel pour aller dans un autre ! Dans notre poule (ndlr : composée également par le Congo, la Guinée Equatoriale et le Gabon), nous et le Congo sommes très mal logés. Par contre, le Gabon et la Guinée Équatoriale sont très bien logés. On est passé devant leur hôtel et eux sont au top. Ça fait partie du jeu, de toute manière, la vérité, c'est le terrain ! Quand la compétition débutera on donnera tout et j'espère que ça va bien se passer. C'est vraiment dommage que cette CAN ne se déroule pas au Maroc car c'est un beau pays et je suis sûr que, là-bas, toutes les conditions auraient été réunies pour faire une CAN magnifique.
Y-a-t-il de l'inquiétude par rapport à Ebola ?
Non, il n'y a pas d'inquiétude particulière. On est allé à Malabo. On a tous fait un dépistage. Rien de particulier.
« Défendre notre titre de vice-champion d'Afrique »
Quels sont vos objectifs pour cette CAN avec le Burkina Faso ?
On veut atteindre au minimum les demi-finales et pourquoi pas faire comme en 2013 : atteindre la finale et cette fois-ci essayer d'aller au bout. Je pense que chaque équipe, quand elle débute une compétition, souhaite la remporter. On sait que l'on va être attendu. On est vice-champion d'Afrique. C'est à nous, désormais, de savoir nous faire respecter en tant que telle. Donc, l'idéal serait de défendre notre titre de vice-champion d'Afrique. On veut rendre fière notre nation ! Moi, personnellement, je veux gagner cette compétition. D'autant plus qu'on a réalisé une très bonne préparation. Nous sommes en confiance.
Et faire taire au passage les critiques et prouver que votre parcours en 2013 n'était pas un hasard ...
Il faut que les gens sachent que quand on enfile la tunique de la sélection, c'est une fierté pour nous de défendre les couleurs nationales ! En 2013, on est arrivé en finale et ce n'était pas par hasard. Quelle équipe arrive jusqu'en finale comme ça ? On peut gagner un match ou deux sur des coups du sort mais là ce n'était pas le cas. Ceux qui disent qu'on est arrivé en finale par hasard ne connaissent rien au football. On avait joué un très bon football. En plus de ça, on avait joué uniquement contre des équipes d'un bon niveau. On a le même groupe qu'en 2013 On a gagné en maturité, si on reste concentré, humble et qu'on ne perd pas nos valeurs. On peut rééditer le même parcours qu'en 2013.
Vos meilleurs joueurs, Bakary Koné, Alain Traoré, Jonathan Pitroipa, Charles Kaboré ne sont cependant pas au même niveau. Est-ce un problème ?
Non, ce n'est pas un problème. Déjà, pour commencer, nous sommes un collectif. On est un groupe de 23 joueurs. Ensuite, tous les joueurs que vous venez de citer, on croit tous en eux, les situations en club et en sélection, ça n'a rien à voir. Ces joueurs sont très importants pour nous. On en a besoin mais il n'y pas qu'eux. Pendant la préparation, ces joueurs ont montré qu'ils étaient en forme. Il est vrai qu'un joueur comme Jonathan Pitroipa est très important pour nous, il a quand même été meilleur buteur des éliminatoires. Mais nous ne sommes dépendants de personne !
« Il n'y a pas de clan »
Vous rencontrez samedi le Gabon pour débuter. Un plan anti-Aubameyang est-il prévu ?
Il est vrai que, durant les deux matchs des éliminatoires, on s'est pas mal focalisé sur lui. C'est un joueur de très grande qualité qui est très à l'aise devant le but et qui peut faire beaucoup de différences. Mais il n'y a pas que lui. On va le surveiller évidemment. Mais il faudra faire attention à toute l'équipe du Gabon, qui, comme nous, veut bien figurer. Ça va être une belle confrontation. L'équipe la plus déterminée et la plus concentrée l'emportera.
Quelle est l'ambiance au sein de la sélection ?
On a un super groupe. Il y a une ambiance extraordinaire. On forme une famille. Quand on travaille, il y a beaucoup de sérieux et, pendant les moments de détente, on rigole bien. On est toujours ensemble. Il n'y a pas de clan. On est vraiment soudé. C'est vraiment important.
Vous êtes en fin de contrat à la fin de la saison à l'Evian TGFC. La CAN est-elle un moyen de vous montrer et de trouver un nouveau challenge ?
Cette CAN compte beaucoup pour moi et elle est très importante pour la suite de ma carrière car déjà j'ai envie de bien figurer et de faire de bonnes prestations. Après je vous avoue que, pour le moment, je ne pense pas trop à ma situation contractuelle. Je ne pense pas du tout à quitter Evian. Mais il est évident que cette CAN va me permettre de gagner en visibilité. J'espère rentrer avec le trophée à Evian, terminer la saison puis on discutera à ce moment-là de mon avenir.
Quel est votre favori pour cette CAN ?
J'ai deux favoris : l'Algérie et la Côte d'Ivoire. L'Algérie car elle est LA meilleure équipe du continent et qu'elle propose le plus beau jeu. La Côte d'Ivoire parce qu'elle possède de très grands joueurs malgré une phase de reconstruction.
Propos recueillis par Rafik Youcef
Avec Football365.fr