Colonel Sita Sangaré (Président de la FBF) : « Se qualifier pour un mondial est la meilleure motivation pour les Etalons »

| 12.11.2013
Réagir
COLONEL SITA SANGARE (PRESIDENT DE LA FBF)
© DR / Autre Presse
COLONEL SITA SANGARE (PRESIDENT DE LA FBF)
Le continent africain connaîtra ses cinq représentants pour la Coupe du monde Brésil 2014 entre la période du vendredi 15 au mardi 19 novembre 2013. Les Etalons font partie du lot des dix équipes qui vont à la conquête du précieux sésame. Pour y parvenir, ils devront franchir l'obstacle des Fennecs d'Algérie le 19 novembre à Blida, après les avoir vaincus, à Ouagadougou par 3 buts à 2. C'est dans ce sens que le sélectionneur national du Burkina, Paul Put, et ses poulains ont choisi le Maroc comme leur camp de préparation où ils sont depuis le dimanche 10 novembre, avant d'effectuer l'expédition de Blida le 17 novembre. Pour en savoir davantage sur les dispositions prises dans ce sens, nous avons échangé avec le président de la Fédération burkinabè de football (FBF), le colonel Sita Sangaré.

« Le Pays » : Quelles sont les dispositions prises par la FBF pour mieux préparer cette dernière échéance des éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014 face à l'Algérie ?

Cl Sita Sangaré : Nous avons commencé à préparer cette manche retour dès le coup de sifflet final du match aller et vous vous rappelez que nous avions perdu deux clés dans le secteur défensif, à savoir Bakary Koné et Jean-Noël Lingani. Le sélectionneur national et le staff médical se sont légitimement inquiétés et nous ont demandé de prendre toutes les dispositions afin d'apporter des soins appropriés aux joueurs. Nous avons donc approché la tutelle, le ministère des Sports et des loisirs qui a pris toutes les dispositions pour que les deux joueurs puissent être évacués en Belgique. Pour le cas de Bakary Koné, son club, Lyon, a décidé de le prendre en charge médicalement, et finalement, c'est Jean-Noël Lingani qui avait été évacué en Belgique où il a reçu tous les soins nécessaires. Nous saisissons l'opportunité pour renouveler nos remerciements au gouvernement à travers le ministre des Sports et des Loisirs qui est toujours à notre écoute. Jean-Noël Lingani et Bakary Koné que nous avons vu jouer en Europa ligue sont opérationnels pour le match retour. Au-delà, nous avons dépêché une mission de précurseurs en Algérie qui a eu des rencontres de travail avec la Fédération algérienne de football (FAF) et notre ambassade dans ce pays. Elle a aussi effectué des inspections sur le terrain pour trouver des cadres appropriés pour notre équipe. Il y a également eu une autre mission au Maroc où le camp de préparation des Etalons a été installé. Bien d'autres séances de travail ont eu lieu au sein de l'équipe fédérale et entre elle et le ministère de tutelle afin de préparer dans de bonnes conditions cette dernière phase. D'ailleurs, le gouvernement, par la voix du Premier ministre, s'était engagé à ce que tous les moyens soient mis à la disposition de l'équipe pour lui permettre une préparation optimale. Nous pouvons rendre grâce à Dieu parce que tout se déroule bien.

Le Maroc comme camp de préparation a-t-il été un choix de commun accord avec la FBF ?

C'est un choix qui nous a paru naturel et même à l'entraîneur national. On se rappelle que les Etalons ont livré un match amical contre la RD Congo au Maroc et le site avait beaucoup plu au coach. Dès lors qu'il s'est agi de jouer le match retour en Algérie pour le compte de ces éliminatoires, sa préférence est allée vers le Maroc. En la matière, c'est le souhait de l'entraîneur qui doit être pris en compte et nous avons suivi sa recommandation. Les infrastructures au Maroc sont de bonne qualité, et étant voisin à l'Algérie, ce pays offre les mêmes conditions climatiques.

Pouvez-vous affirmer que tous les besoins et exigences du sélectionneur national ont été satisfaits ?

Nous pouvons l'affirmer sans risque de nous tromper qu'à ce niveau, nous avons travaillé à satisfaire les différentes demandes de l'entraîneur national.

N'êtes-vous donc pas confronté à d'autres difficultés liées au match retour ?

Jusqu'à présent, nous n'éprouvons pas de difficultés majeures. Par le biais de la commission protocole de la FBF, nous avons déposé les différents documents administratifs au niveau de l'ambassade d'Algérie au Burkina pour l'obtention du visa et promesse nous a été faite que nous les aurons demain (NDLR : l'entretien a eu lieu dans la soirée du vendredi 8 novembre). Nous nous attelons également à satisfaire aux autres exigences administratives. Notre ambassade en Algérie abat un grand travail pour nous faciliter le séjour. C'est ainsi que nous avons appris que pour la presse, il fallait une autorisation spéciale délivrée par une autorité algérienne par rapport à la liste des journalistes et leurs différents bagages à emporter avec eux.

Finalement, les supporters seront de la partie ?

Nous nous en tenons à ce que nous avons dit. Nous disons que nous avons de bonnes relations d'Etat à Etat avec l'Algérie, entre fédérations de football de même que de bons rapports de petit frère à grand frère entre le président de la FBF que je suis et mon homologue d'Algérie, Mohamed Raouraoua (le grand frère). Lorsque nous avons observé le comportement des supporters algériens ici à Ouagadougou au match aller et le contenu de certains articles de la presse algérienne, nous nous disons qu'amener des supporters risque de mettre à mal ces excellentes relations qui ont toujours existé entre nos deux pays. C'est dans ce sens que nous avons estimé qu'il était sage de laisser les supporters et aller au match de façon sereine.

Des promesses de meilleures primes ont-elles été faites aux joueurs quand on sait que des pays ont annoncé le double des primes de leurs joueurs ?

Cela peut être flatteur pour les joueurs mais en matière de primes, ce n'est pas ce qui peut faire l'affaire des professionnels d'un certain niveau. Il n'y a pas meilleure motivation pour les joueurs que de savoir qu'ils peuvent se qualifier pour un mondial. Mais je peux vous rassurer qu'en cas de qualification, les joueurs ne seront pas abandonnés à eux-mêmes parce qu'ils savent qu'il y a des récompenses substantielles qui les attendent.

La date du 19 novembre approchant, êtes-vous un président sous pression ?

En toute chose, la pression est bonne pour pouvoir travailler. Mais nous avons la pression de tout faire pour que notre pays puisse se qualifier pour une première fois à une phase finale des éliminatoires de la coupe du monde. A chaque fois que nous avons une échéance, nous nous disons que c'est un combat pour la dignité de notre peuple et perçu ainsi, nous ne reculons devant aucune difficulté pour pouvoir faire la joie de notre peuple.

Propos recueillis par Antoine BATTIONO

Publicité Publicité

Commentaires

Publicité Publicité