Après leur défaite lors de la première journée contre le Gabon et leur nul (1-1) face au pays organisateur la Guinée Equatoriale, les Etalons du Burkina n'avaient plus le choix que de battre le Congo pour se qualifier. Les Congolais quant à eux n'avaient besoin que d'un nul au moins pour disputer les 1/4 de finale. Mission accomplie pour les garçons de Claude Le Roy qui ne se sont pas contentés que du nul. Ils ont fait mieux. A eux seuls, ils ont expédié les deux favoris du groupe à la maison d'abord en battant le Gabon (1-0) lors de la deuxième journée et en dominant le Burkina dimanche (2-1).
Les Etalons font une mauvaise entrée dans la compétition en concédant une défaite cuisante face au Gabon. Dans ce match, les garçons de Paul Put ont manqué de réalisme. Ils se sont créé les meilleures occasions de but de la rencontre sans pouvoir concrétiser une seule. Au finale, les panthères du Gabon sont plus adroits devant les buts et inscrivent deux buts contre zéro aux Etalons. Cette défaite plombe le moral des Burkinabè qui se souviennent que nous sommes dans une grande compétition et qu'il est possible de mal débuter, mais de terminer en beauté. Ils se remobilisent et partent à l'assaut du Nzalang national de la Guinée Equatoriale. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les Etalons pêchent encore par excès de précipitation et de manque de réalisme. Cependant, ils s'en sortent avec un nul de zéro but partout. Ils viennent de glaner leur premier point de la compétition. Ce qui donne une lueur d'espoir pour le dernier match contre le Congo à Ebibeyin. Là encore, les Etalons ne parviennent pas à loger la balle dans les buts du portier congolais. Ils se feront même cueillir à la 51e minute de jeu. Entré en seconde période après que le Congo ait inscrit son but, Aristide Bancé met les pendules à l'heure (86e). Les Congolais plus déterminés et plus volontaires reviennent à la charge deux minutes plus tard pour le 2e but. C'est le coup de Massu qu'il ne fallait pas. Les Etalons ne parviendront plus à revenir.
Dans l'autre match du groupe, la foudre s'est abattue sur les panthères du Gabon. Le Nzalang (foudre en langue nationale guinéenne) nacional a créé la surprise en dominant le Gabon par 2-0 et décroche le 2e ticket de qualification. Au classement de ce groupe, les Etalons ferment la marche avec 1 point contre 7 pour le Congo, 5 pour la Guinée Equatoriale et 3 pour le Gabon. Les vices champions d'Afrique n'ont inscrit qu'un seul but en 3 rencontres. Cette équipe qui avait en son sein le meilleur joueur de la dernière CAN et aussi meilleur buteur des éliminatoires (Jonathan Pitroipa) n'a pu mieux faire que terminer en dernière position de son groupe avec en sus un seul but inscrit. C'est dommage, mais c'est cela aussi le football. Il faut remobiliser la troupe et repartir sur de nouvelles bases. La CAN 2015, c'est de l'histoire pour les Etalons qui commencent à réfléchir sur la CAN 2017 au Cameroun.
Impressions
Sébastien Mignie (entraîneur national adjoint) :
« Le match a été intense physiquement. On se sentait prêt à répondre à ce niveau. Mais c'est surtout l'intensité psychologique avec, au bout une place en 1/4 de finale. Nous y sommes parvenus avec les dégâts que cela a pu causer. Mais nous avons un jour de plus sur notre futur adversaire pour récupérer. Nous allons savourer notre qualification comme il se doit car personne ne nous attendait à ce niveau. Nous allons continuer modestement l'aventure et aussi de perturber les nations les pus rompues à cet exercice. On ne lâchera rien.
On connaissait l'adversaire, on connaissait sa force après des changements avec l'entrée de Bancé qui nous a causé quelques problèmes. Les garçons ont su répondre présent. Il s'agissait de bien « doublonner » sur les côtés notamment et d'avoir une débauche d'énergie supérieure ».
Paul Put
« Nous avons fait une très bonne préparation à Nelpruit. Nous avons bien débuté la compétition, mais nous avons raté d'énormes occasions de buts et cela a plombé le moral des garçons. Lors du 2e match, nous avons fait une bonne première mi-temps et après nous avons eu quelques difficultés en seconde période. Pour ce match contre le Congo, j'avais de très bons pressentiments. Les joueurs étaient en confiance, mais encore une fois, la chance n'était pas de notre côté. Nous avons donné des buts à l'adversaire ce soir, ce sont des erreurs individuelles qui n'ont rien à voir avec la tactique ».
Charles Kaboré
« Tout a failli. Nous avons voulu attaquer à outrance tout en sachant que le Congo est une équipe combative. Nous avons répondu présent physiquement, nous nous sommes créés beaucoup d'occasions de buts en première mi-temps. En seconde période, le coach a essayé de faire quelques changements. Au moment où nous avions commencé à nous sentir bien, on prend un but. Nous sommes une équipe. Nous gagnons ensemble, nous perdons ensemble. Vouloir attaquer, c'est se découvrir. Nous nous sommes découverts. Après le but, nous sommes revenus au score et immédiatement après, nous prenons un autre but évitable. C'est le football. Nous sommes déçus pour notre public, déçu en tant que joueur. Nous avons failli. Etre finaliste de la dernière CAN et sortir dès le premier tour, est une faute. Il faut apprendre de ses erreurs, se remobiliser pour repartir sur de nouvelles bases avec beaucoup de sérénité et compétir en club. C'est important. Je pense que nous étions plus forts cette année qu'en 2013 ».
Mohamed Koffi
« C'est une grande déception que nous ressentons après cette élimination. Nous sommes coupables car nous ne devrions, logiquement, pas sortir de la compétition dès le premier tour. Les deux équipes favorites du groupe sont éliminées. Nous allons nous remobiliser pour les batailles futures ».
Ibrahim BAYILI