Les deux rencontres du groupe D de mercredi dernier, ont mis fin aux matchs de poule, et délivré par la même occasion, l’identité des 8 nations qualifiées, pour les ¼ de finale. Dans ce groupe D qui voit l’Egypte et le Ghana valider leur billet, on peut dire que la logique a été respectée. Résolument tourné vers un rajeunissement des Aigles du Mali, le pari d’Alain Giresse ne manquait pas de courage et de charme. Le Mali s’était-il préparé à payer le prix ? Toute la question est là, car dans les contrées comme les nôtres, où toutes les opportunités de récupération sont saisies dès le premier rebond, par les dirigeants politiques en mal de popularité, le football a bien souvent servi de recours, pour enjoliver la triste vitrine quotidienne.
Ce samedi 28 janvier au stade de l’Amitié sino gabonaise, à 17 heures verra l’entrée des Etalons du Burkina et des Aigles de Carthage. Privée de demi de finale par la Guinée Equatoriale, la Tunisie qui a réussi la prouesse d’écourter le séjour de l’Algérie, aborde cette étape avec beaucoup de détermination et surtout, avec une envie de revanche sur ce qu’elle avait qualifié de vol en 2015. Opposée aux Etalons du Burkina, sa soif de justice est d’autant plus grande, qu’elle n’a pas encore oublié la défaite que le Burkina lui avait sévèrement infligé à domicile en 2008. Dans le cadre du premier tour des éliminatoires de la CAN et mondiale 2010, les Etalons coachés d’alors par Paulo Duarte, avaient eu le toupet d’aller s’imposer à Tunis, sur le score de 2 Buts à 1, avant de concéder un nul sans conséquence au match retour à Ouagadougou. Avant cette explication, ces deux nations s’étaient déjà rencontrées lors de la CAN 98, organisée au Burkina. Les Etalons du Burkina, après un nul de 1 à 1, avaient eu accès à la demi-finale de la compétition en réussissant 8 tirs au but, contre 7 pour les Aigles de Carthage. Depuis, les Aigles et leur maître à penser Kasperzack, ruminent leur soif de revanche, et pensent avoir trouvé là, l’occasion de briser une patte aux Etalons.
Le dernier train à ne pas manquer
Les Etalons du Burkina, vice-champions en 2013, c’est une histoire qui date d’octobre 2007. Propulsés sous les projecteurs par le coach Saboteur, Charles Kaboré, Pitroipa, Alain Traoré, Bancé, Bakary Koné ... du haut de leur insouciance et de leur insolence talent, avaient contrarié le grand Sénégal de El Hadj Diouf, Omar Daf, Kalilou Fadiga, Aliou Cissé, devenu sélectionneur. Depuis, le groupe a bourlingué sur bien des stades du continent, avec pour fait d’arme, une finale en 2013. Comme toutes les belles histoires, celle de ce groupe tire vers sa fin, et Gabon 2017 s’inscrit comme la dernière, pour certains d’entre eux. Pour ce noyau dur de l’écurie comme pour Duarte sur qui pèsent les échecs de 2010 et de 2012, Gabon 2017 se présente comme un dernier train qu’il ne faut pas manquer sous aucun prétexte.
Offensive à l’image de la philosophie du football de Kasperzak, la Tunisie pratique un jeu plutôt ouvert. Résolument offensive, son compteur but marque 6 réalisations. Mais dans le même temps, cette sélection semble ne garantir aucune solidité derrière. Au cours des trois matchs de poule, elle a encaissé 5 buts. Si en plus du fait qu’on peut la considérer relativement large, pour une formation qui veut aller loin, l’on ajoute sa maladive maladresse constatée devant le Sénégal, l’obstacle tunisien n’est nullement infranchissable. Cependant, elle a le net avantage de savoir se créer d’innombrables occasions de but.
Mentalement forts, les Etalons semblent avoir retrouvé à cette CAN, leur vertu première. Conscients qu’ils n’ont ni le futur ballon d’or encore moins le ballon d’or, le franchissement du premier tour a encore contribué à resserrer les rangs, comme le présageait Aristide Bancé. C’est donc une équipe encore plus soudée qui affrontera la Tunisie. En récupérant Steeve Yago, le sélectionneur Paulo Duarte, rend sa défense moins perméable, avec en prime, une assurance nommée Hervé Koffi. Quelques fois capable de passages à vide inquiétants, le général Bako peut s’avérer impérial. Auteur dune prestation jusque-là acceptable, il constitue une pièce maîtresse au même titre que le capitaine Charles Kaboré ou le virevoltant Razack Traoré.
Si le noyau de l’écurie Etalons présente quelques signes de vieillesse, il n’en demeure pas moins vrai qu’aux côtés de cette classe, jugée finissante à tord ou à raison, gravitent en soutien des jeunes loups, capables dune accélération, de pallier une urgence. Ils se nomment Bertrand (21 ans), Patrick Malo (25 ans), Issouffou Dayo (24 ans), Yacouba Coulibaly (23 ans)... Ce n’est peut-être pas une écurie de classe mondiale, mais forte de son avantage psycologique, de son mental et de la solidarité agissante de son esprit, elle a les moyens de déplumer l’Aigle venu de Carthage .
Hamed JUNIOR envoyé
spécial à Libreville