Cyclisme : Saïdou Bamogo, proclamé, champion du Burkina sous des contestations

| 29.07.2015
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Cyclisme : Saïdou Bamogo, proclamé, champion du Burkina sous des contestations
© DR / Autre Presse
Cyclisme : Saïdou Bamogo, proclamé, champion du Burkina sous des contestations
La Fédération burkinabè de cyclisme (FBC), a proclamé le mardi 28 juillet au stade du 4-Août de Ouagadougou, Saïdou Bamogo champion de la saison malgré les vives contestations constatées lors des incidents survenus lors de la course. C’était au cours d’une houleuse conférence de presse que ces résultats ont été livrés.


«Actuellement, soit je meurs soit quelqu’un meurt!», a vigoureusement contesté, une ancienne gloire du cyclisme burkinabè, Sayouba Zongo, quand le Directeur technique national (DTN) et président de la commission technique lors du championnat national de cyclisme, Martin Sawadogo, a voulu proclamer les résultats de la course. En effet, il conteste les résultats de la course qui avaient été entachés d’incidents où le champion en titre, Salfo Bikienga a été victime d’un grave accident. Un désordre total s’installe dans la salle et les paroles fusent de partout. Les contestataires quittent la salle après que les ardeurs des uns et des autres ont été calmés. Le DTN Sawadogo poursuit en déclarant Saïdou Bamogo (AJCK) champion du Burkina de cette année 2015 avec une vitesse moyenne de 37,637km/h sur les 165 km parcourus en 4h23mn02sec. Il est suivi de son coéquipier Yacouba Yaméogo et de Abdoulaye Sokondo du RCK. Avant la proclamation des résultats, la commission technique a pris le soin de projeter les images de l’arrivée, pour prouver que Rasmané Ouédraogo (TAN Aliz) n’est nullement mêlé à la chute de Bikienga. Le vice-président de l’AS Bessel, le juriste Prosper Tapsoba qui «désapprouve» la proclamation de ces résultats trouve qu’il fallait écouter les deux cyclistes incriminés afin de les réconcilier.

En effet, le 5 juillet, jour du déroulement de la course, pendant que le sprint était lancé à près de 200m de la ligne d’arrivée, le détenteur du titre, Salfo Bikienga est victime d’un grave accident. Il est évacué d’urgence à l’hôpital. Rasmané Ouédraogo est pointé du doigt. Une crise sans merci prend forme au sein de la petite reine burkinabè. Des manifestations fusent de partout, réclamant la démission de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC). D’abord le 7 juillet, les manifestants ont investi les locaux du ministère des Sports pour crier leur ras-le-bol, ensuite ils ont animé une conférence de presse, le 24 juillet sous la bannière de l’Association des supporters du cyclisme du Burkina Faso (ASCBF) sans récépissé), pour se faire entendre. Ils reprochent à la FBC, «une gestion opaque des finances, du matériel et de l’équipe nationale». Les journalistes ont profité de cette conférence de presse pour demander au président de la FBC, Alassane D. Ouangrawa, de ce qu’il en est, sa réaction par rapport aux nombreuses accusations sur la structure qu’il dirige. «La fédération est d’abord nationale, elle n’est pas issue d’un échantillon de clubs d’une ligue, mais de plusieurs ligues du pays», a rétorqué le président Ouangrawa avant d’ajouter que «si nous devons répondre à ces pratiques, je me demande s’il y aura une structure au Burkina. Nous sommes des responsables et nous les invitons à la retenue car en août, nous allons organiser un conseil de gestion où toutes les structures seront convoquées pour rendre compte à l’assemblée». Le président de la FBC a emprunté la voie de «l’apaisement pour mieux servir le cyclisme burkinabè», avant de préciser : «je ne m’accroche pas et ne m’accrocherai pas à un poste. Je ne suis pas là pour bâcler ou saper tout le travail qui a été fait. Nous devons travailler pour booster le cyclisme burkinabè. Je m’assumerai jusqu’au bout». Parlant des finances et des 35 millions alloués à la structure faîtière du cyclisme burkinabè, le président Ouanagrawa a répondu avec documents à l’appui, comment cet argent se gère. «J’ai honte de vous dire par rapport à nos résultats, ce qu’on m’alloue comme contribution mais je suis fier parce que je suis Burkinabè et je connais les réalités du Trésor public. Nous avons un budget de 36,4 millions contre 35 millions déclarés. Mais c’est un budget de fonctionnement, ce n’est ni de l’argent qu’on vire directement dans le compte de la fédération, ni un chèque qu’on donne à la fédération. Il y a des rubriques comme le championnat des petites catégories, le championnat des dames, le championnat A et B, le championnat d’Afrique et le fonctionnement de la fédération», a expliqué M. Ouangrawa. Détaillant toujours les fonds, il indique : «les 24 millions ont été accordés par le ministère et 11,8 millions accordés par la direction des fonds. C’est ce cumul qui fait 36,4 millions pour le plan d’actions de la fédération. Le ministère n’a donc pas donné 35 millions pour partager aux clubs». Le patron du cyclisme burkinabè dit avoir déboursé à plusieurs reprises ses propres fonds pour débloquer des situations. Alassane Ouangrawa dénonce le caractère mensonger de ses détracteurs et persiste : «je n’ai pas détourné de l’argent, je ne suis pas un voleur».

Adama SALAMBERE

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