D’abord parce que même si l’on fait l’immense effort de supposer qu’elles ont fait œuvre utile pendant l’insurrection populaire et sous la Transition, on a tout de même du mal à expliquer leur soudaine disparition de l’arène des débats politiques qu’elles avaient insidieusement occupée pendant de longs mois. Et cela, d’autant plus que le Burkina Faso qu’elles ont juré aimer n’a pas changé et que les sujets d’actualité qui, traditionnellement, constituent leurs plats de résistance ne manquent pas. Ils ont même été multipliés ces derniers temps. Et ont pour noms: insécurité interne, menace terroriste, avènement des Kolgwéogo, blanchiment de capitaux, deals de parcelles à Ouaga 2000, nominations clandestines et de complaisance, etc. En tout cas, il y a matière à opiner et le silence qui provient des Organisations de la société civile est si assourdissant qu’il nous pousse à «gueuler» à notre tour. Et c’est le lieu d’exiger un audit intégral et indépendant de la Transitionqui, sans doute, va mettre à nu la part de responsabilité des OSC voraces qui ont impunément abusé de la confiance du peuple burkinabè.
Ensuite, on se souvient très bien qu’aux temps forts de la Transition, gare à celui qui tenterait de toucher à un seul cheveu de Yacouba Isaac Zida, de Michel Kafando ou de Shérif Sy, car il trouverait sur son chemin des activistes très déchaînés, à la limite prêts à donner des coups de coude dans tous les sens. Aujourd’hui, on se demande où sont passées toutes ces OSC qui avaient fini par rendre incritiquables les autorités de la Transition. Depuis quelques semaines, et avec de plus en plus d’insistance, l’intouchable Zida est nommément cité dans une sombre affaire de deals de parcelles à Ouaga 2000. Les nouvelles autorités sorties des urnes ont découvert une rocambolesque affaire de blanchiment d’argent opérée sous la Transition et portant sur plus de 86 milliards de francs CFA, une somme qui dépasse de loin l’entendement du Burkinabè moyen. Aujourd’hui encore les Burkinabè qui avaient mis toute leur confiance au vieux Kafando et son équipe découvrent que ce dernier avait clandestinement signé depuis le 22 décembre 2015, un décret de nomination de Yacouba Isaac Zida en qualité d’ambassadeur du Burkina Faso aux Etats-Unis d’Amérique; lequel décret était si impopulaire que le chef d’Etat d’alors s’est abstenu d’en parler en Conseil des ministres. Sans blague!
Et sur tous ces sujets, les OSC de la Transition ne disent rien! Curieusement! Même pas la moindre tentative d’apporter un quelconque démenti pour tenter de défendre le soldat Zida en perte de vitesse. Tentez quand même de voler à son secours même si on reconnait que ça va être difficile de blanchir celui-là qui, le 1er novembre 2014, était sorti du néant pour lever le poing à la Place la révolution, comme s’il incarnait l’intégrité de Thomas Sankara. Dans cette même rubrique, le journal Notre Temps s’était mille fois interrogé sur les sources de financement de ces OSC politisées. Eh bien! L’opinion peut aujourd’hui en avoir une petite idée. Personne ne prendra aujourd’hui le risque de mettre son petit doigt dans le feu pour dire que les OSC de la Transition sont blanches comme neige dans cette affaire de blanchiment de capitaux qui défraie la chronique au pays des Hommes intègres. De quoi donner raison justement à ceux qui pensent que ces Organisations de la société civile ont tellement «bouffé» avec le PM Zida qu’elles ne peuvent dire un mot aujourd’hui. Car, comme on le dit chez nous, «la gueule qui est remplie de foin ne bêle plus!». Il y a désormais de bonnes raisons de se méfier des OSC dans ce Burkina Faso où, heureusement, tout finit par se savoir.
Par D. Justin SOME