Cette situation survenue à Fada n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. A chaque fois, certaines personnes au sein des populations ne cessent de monter sur leurs grands chevaux, prêts à aller détruire, saccager. Oui, il est toujours facile, sinon très facile de saccager. Ce qui est loin d'être le cas pour la reconstruction.
Pour s'en convaincre, il suffit de constater les traces translucides des dégâts causés lors de la crise de 2011 par les manifestants. A Ouahigouya, Ouaga, Koudougou et dans d'autres villes du pays concernées, les ruines de locaux de résidence de gouverneurs ou des gouvernorats, des commissariats, des palais de justice ou autres bâtiments publics et privés ne passent pas inaperçues. Certains édifices endommagés restent en l'état, offrant du même coup un spectacle désolant qui est le symbole n°1 de l'incivisme.
Il est temps que certains comprennent une fois de plus que se lancer dans des actions visant à détruire ce qui a été construit pour que tout le monde puisse profiter ne saurait être assimiler à un quelconque acte de bravoure. Il s'agit plutôt d'un acte de lâcheté et d'irresponsabilité qui relève d'une autre époque.
Aujourd'hui, plus rien ne doit être avant.
De ce fait, les mauvaises pratiques qui ternissement considérablement l'image des Burkinabè intègres et hypothèquent le développement socio-économique de nos cités doivent définitivement cesser. Comme le dit si bien un proverbe, «celui qui a essayé de construire et qui n'a pas réussi son ambition vaut mieux que celui qui a réussi à détruire».
Comment s'attaquer ouvertement à des représentants de l'administration ou aux édifices publics qui offrent des services nécessaires aux populations et auxquels l'on est amené un jour à aussi profiter?! L'élément de la police, de la douane ou de la gendarme par exemple est un fonctionnaire qui est appelé à servir partout dans le pays. Saccager leur lieu de service peut donc se retourner contre les auteurs puisque les fonctionnaires peuvent être affectés ou mutés dans une autre localité laissant derrière eux les dégâts. Et puis, qui casse aujourd'hui, peut être victime collatérale demain.
Compte tenu de l'ampleur de la situation qui est inquiétante, il est urgent que les plus hautes autorités du pays assument leurs responsabilités par la sensibilisation et des moyens de dissuasion pour réduire, voire éradiquer le phénomène de l'incivisme qui gangrène dans la société.
On le sait, les voies de recours aux tribunaux sont les plus appropriées pour que justice soit rendue, si l'on croit être lésé dans une situation. Toute autre voie est à éviter à tout prix au nom des principes de l'Etat de droit. Et quand des populations veulent ignorer royalement cela pour vouloir se rendre elles-mêmes justice, il faut craindre le pire pour l'avenir de notre cher Faso que nous devons pourtant travailler à préserver pour les générations futures. Dans tous les cas, force doit rester à la loi et l'autorité de la Transition doit sévir pour montrer que plus rien ne sera comme avant, au temps de Blaise Compaoré, dont le régime a tissé le nid de cet incivisme avec ses compromissions.
Les Echos du Faso