En effet, si certains, à l'image de Augustin Kafando, étudiant en 1re année de l'UFR/SEA estiment qu'il y a une nette amélioration en ce qui concerne la qualité du plat de riz qu'ils consommaient, «Après une semaine de grève, on peut dire que pour le moment la qualité du plat de riz est acceptable, comparativement à avant». Ce n'est cependant pas l'avis de Philipe Da étudiant en 1re année de philosophie. Ce dernier, qui était face à son plat de dèguè a affirmé: «Personnellement, je ne vois pas de changement dans ce que je bois aujourd'hui comparativement à ce que j'avais l'habitude de boire». Sans parti pris de notre part, le point de vue des quelques étudiants qui prenaient le dèguè est unanime. En effet, on a été surpris que ces derniers tiennent le même langage. Tout comme Philipe Da; Etienne Koéta étudiant en 2e année de géographie a affirmé: «En ce qui concerne la qualité des plats servis au restaurant, moi je n'ai pas trouvé d'amélioration. J'ai comme l'impression que la lutte que nous avons menée n'a pas abouti». Insatisfait, il va plus loin: «Je pense que les étudiants doivent encore se mobiliser pour qu'il y ait réellement un changement».
Si certains consommateurs se disent insatisfaits, ce n'est cependant pas le cas des consommateurs d'autres plats comme de ²l'atchiékè², de la salade, ou encore du tô. En effet, eux ont donné raison à la grève; car ils trouvent une amélioration non seulement au niveau de la qualité tout comme de la quantité; mais aussi au niveau de la diversification des plats. Awa Tamboura, étudiante en 1re année de psychologie, par exemple nous a confié: «Depuis la réouverture du RU le lundi, on a remarqué un changement positif que ce soit au niveau de la qualité du plat servi ou du service des serveurs». En effet, mis à part la qualité des mets qu'elle apprécie, elle se réjouit aussi de l'accueil que les serveurs et serveuses leur réservent depuis la reprise. Elle nous a confié qu'ils sont plus respectueux envers les étudiants et même que certains plats tels que le ragout de pomme de terre, auxquels ils n'avaient pas accès avant la grève, leur sont servis aujourd'hui.
C'est le même son de cloche chez Oumou Nikiéma étudiante en 1re année de médecine. Comme exemple sur la bonne qualité des aliments consommés, elle a affirmé que depuis le lundi, le riz préparé n'est plus le riz «Alizé»; mais plutôt du riz «en brisure». Comme une entente, tous ceux qui ont manifesté leur satisfaction, se sont montrés un peu méfiants. En effet, ils refusent de crier déjà victoire car d'après eux, ce n'est que le début de l'après grève. Moumouni Compaoré étudiant en 3eannée de Droit a affirmé: «La reprise ça va. Mais la question qu'on se pose est de savoir si ça va demeurer ainsi». Il pense que dès qu'il y a des murmures, ils font semblant d'améliorer. Malheureusement, quelque temps après, on retombe dans le même scénario. Pour que ce changement soit continuel, il a émis le souhait de mettre en place une association d'étudiants, et qui sera chargée de veiller au contrôle des mets servis au Restaurant universitaire.
