Unité d’action syndicale : Trois préalables pour des négociations fructueuses

| 05.02.2014
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Unité d’action syndicale : Trois préalables pour des négociations fructueuses
© DR / Autre Presse
Unité d’action syndicale : Trois préalables pour des négociations fructueuses
La coordination des syndicats de la fonction publique, sous l'égide de l'Unité d'action syndicale(UAS) a organisé le mardi 4 février 2014 à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, une assemblée générale pour faire le bilan des négociations en cours sur la nouvelle grille indemnitaire et une formation syndicale.

Les agents de la Fonction publique (FP) ont déserté bureaux, classes, ateliers... pour répondre au mot d'ordre de grève des 4 et 5 février 2014, lancé par la coordination de leurs syndicats, sous l'égide de l'Unité d'action syndicale (UAS). A la Bourse du travail de Ouagadougou, où les travailleurs se sont donné rendez-vous, le mardi 4 février 2014, les responsables syndicaux avec à leur tête, le porte-parole des syndicats de la FP, Mamadou Barro, ont fait aux agents, le point des négociations en cours sur la grille indemnitaire de la fonction publique. Alors que les syndicats s'attendaient à une réaction sur les appréciations de la nouvelle grille transmises au gouvernement le 19 novembre 2013, a-t-il expliqué, ils se verront proposer une séance pour harmoniser leur compréhension du document des syndicats et un atelier de formation sur les systèmes de cotation des indemnités. D'où le préavis de grève déposé le 19 janvier 2014 au cabinet du président du Faso pour dénoncer les « mesures dilatoires » entreprises par le gouvernement dans les négociations. Ainsi, le contenu de la réforme indemnitaire proposé par le gouvernement, à en croire M. Barro, est régi par deux principes. Il s'agit de la définition d'une nouvelle typologie qui organise les indemnités en quatre groupes que sont l'indemnité de responsabilité, celle d'astreinte (prenant en compte la sujétion, le risque et de pénibilité), les indemnités de technicité et de logement. Le second principe, a-t-il expliqué, a consisté en la détermination d'un cadre référentiel d'allocation des indemnités. « Les référentiels sont des matrices de coefficients d'équité permettant d'allouer pour chaque fonction et/ou emploi la juste rétribution en matière indemnitaire(...) », a-t-il confié. Il a poursuivi, en disant que les notes ainsi affectées sont pondérées pour obtenir pour chaque palier d'emplois ou de fonctions, un coefficient d'équité mesurant le poids du critère ou du sous-critère dans l'indemnité concernée. « Le constat qui saute aux yeux, c'est que les critères définis qui se veulent scientifiques aboutissent généralement, à consacrer les indemnités existantes avec toutes les iniquités qu'ils étaient censés corriger », a-t-il déploré. C'est pourquoi, le porte-parole des syndicats de la FP a signifié que la réforme n'est ni objective, ni scientifique et « la démarche du gouvernement pour l'élaboration de sa réforme n'est pas participative, les avis des syndicats ayant été ignorés dans les faits ».
En témoignent les écarts entre les indemnités et la remise en cause des acquis sociaux et démocratiques, notamment à la santé, à l'éducation, aux finances, etc.

Respecter la spécificité des secteurs d'activités

Pour aboutir à une solution consensuelle, d'abord, il convient selon lui, de parvenir à la possibilité d'amender certains référentiels et la typologie pour corriger les insuffisances constatées. Ensuite, respecter la spécificité des secteurs d'activités, tout en tenant compte de la possibilité pour chaque secteur de mener des luttes, si les travailleurs estiment que la situation l'exige. Enfin, préserver les acquis historiques qui ont été obtenus de haute lutte et indiquer le schéma progressif dans le cadre des futures négociations afin d'améliorer et mettre fin aux disparités de la nouvelle grille indemnitaire. « A l'état actuel des choses, nous pensons que nous pouvons envisager un aboutissement des négociations, si les préalables sont satisfaits, car les limites des négociations, s'affichent clairement. Au-delà des préalables quantitatifs, des indemnités posent des problèmes organisationnels qui peuvent porter atteinte à la liberté syndicale », a affirmé Mamadou Barro. Par conséquent, a-t-il précisé, des perspectives doivent être tracées pour maintenir et améliorer le cadre d'organisation de la fonction publique, renforcer le niveau politique et syndical des organisations de la fonction publique par la tenue de journées syndicales, actualiser la plateforme revendicative des syndicats de la fonction publique, en prenant en compte les revendications non satisfaites, ainsi que les revendications nouvelles. Outre la relecture de la grille indemnitaire, les responsables syndicaux ont clamé que des actions futures seront menées par l'ensemble du mouvement syndical pour l'examen de la grille salariale, la relecture de la loi 013. Le porte-parole des syndicats de la fonction publique a par ailleurs, invité l'ensemble des travailleurs à faire confiance aux responsables syndicaux, car leur souci, c'est de toujours œuvrer à l'amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs. Du côté de la capitale économique, Bobo-Dioulasso, la coordination régionale des Hauts-Bassins des syndicats de la fonction publique a donné une communication sur l'histoire du syndicalisme au Burkina Faso à la Bourse du travail. Selon la coordination, il a fallu plusieurs années de lutte, avant que le gouvernement n'accepte le principe de la relecture de la grille indemnitaire.

Dans le Boulkiemdé également, à l'invitation de la coordination des syndicats de la Fonction publique, des grévistes ont battu le pavé pour aller remettre une déclaration au haut-commissaire de la province, Damien Gampiné. Au devant de la marche, les 15 responsables syndicaux engagés dans la grève qui ont exprimé le mécontentement de la « troupe » vis-à-vis du retard accusé par le gouvernement pour apporter des réponses aux doléances des travailleurs qui se résument en deux grands points : le traitement diligent de la grille indemnitaire et la réservation d'une suite au cahier de doléances des travailleurs. Les syndicats ont indiqué que les atermoiements du gouvernement ont fini d'épuiser leur patience et que la lutte s'imposait comme seule alternative. En recevant la déclaration, le haut-commissaire a salué l'esprit de sagesse qui a animé la marche avant de rassurer les responsables syndicaux qu'il transmettra fidèlement à qui de droit leur déclaration. Un meeting à la place du théâtre populaire a clôturé la première journée de grève à Koudougou.

Abdel Aziz NABALOUM
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Wurotèda Ibrahim SANOU
François KABORE

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