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Un an après l’attaque terroriste du 15-janvier 2016: compassion, cohésion et détermination

| 16.01.2017
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Vendredi 15 Janvier 2016 - Un commando d'islamistes présumés a mené vendredi soir au Burkina Faso une attaque sanglante contre un restaurant et un hôtel de Ouagadougou, fréquenté par des Occidentaux, faisant au moins vingt morts et prenant des otages. Les forces de sécurité ont donné l'assaut.
© DR / Autre Presse
Vendredi 15 Janvier 2016 - Un commando d'islamistes présumés a mené vendredi soir au Burkina Faso une attaque sanglante contre un restaurant et un hôtel de Ouagadougou, fréquenté par des Occidentaux, faisant au moins vingt morts et prenant des otages. Les forces de sécurité ont donné l'assaut.
15 janvier 2016-15 janvier 2017. Un an déjà que l’attaque terroriste du Splendid Hôtel et du restaurant Cappuccino a eu lieu. Accablement. Tristesse. Colère. Les mots disent mal le mélange de sentiments provoqué par ce massacre perpétré au Burkina. A l’échelle de nos mémoires, c’est hier. Et l’onde de choc des attentats du 15-janvier 2016 continue de marquer les esprits des Burkinabè. Le 15 janvier 2016, c’est notre 11-Septembre. Et il est juste et bon que le Burkina « Un et Indivisible » commémore le premier anniversaire de cette triste page de son histoire.

Que reste-t-il de cette soirée, une fois asséchée de ses larmes, débarrassée de sa gangue d’émotion? Avec le temps vient l’oubli, aime-t-on à le dire. Rien n’est définitif, pas même le deuil. Et pourtant, pour avoir altéré nos vies, par devoir de mémoire, ce drame restera gravé dans nos mémoires avec le vif sentiment que le terrorisme n’est plus une affaire réservée aux Américains et aux Français. Il est quotidien et partout. Qui plus est, cet horrible événement, premier du genre au Faso, a répandu des peurs insidieuses, suscité de nouveaux réflexes et de résolutions fortes. Il a injustement changé le regard porté sur la confession musulmane. Mais politiquement, il a appelé à l’union nationale et à la cohésion, armes nécessaires pour venir à bout de ce fléau. Jusqu’où, pour combien de temps? Difficile encore à dire, à si faible distance. Un an, c’est vraiment trop peu. Quoi qu’il en soit, la leçon est claire: le combat contre le djihadisme prendra du temps. Et les Burkinabè doivent rester unis et coopératifs contre le terrorisme.

Ainsi, même si la majorité et l’opposition peuvent être amenées à défendre des positions qui divergent sur la manière la plus efficace de lutter contre le terrorisme, chacune des parties doit éviter la surenchère politique. Les Burkinabè doivent rester eux, calmes et dignes et éviter les amalgames. Éviter de mettre en cause a priori la loyauté de nos frères de confession musulmane. Après ces attaques, l’effroi ne doit pas tout submerger. La société burkinabè doit défendre ses valeurs et sa partie, sans faiblesse mais sans panique. Car le terrorisme est aussi politique. Il veut nous diviser.

C’est pourquoi, face au pire, nous ne devons rien céder. Bien sûr, le cœur se serre au spectacle des images cruelles. Mais le Burkina doit s’habituer aux spasmes sanglants d’une guerre sans visage qui exige d’abord une endurance face à l’horreur.

Les Echos du Faso

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