Syndicat national des taximen du Burkina (SYNTAB) : Secousses à bord

| 05.05.2014
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Syndicat national des taximen du Burkina (SYNTAB) : Secousses à bord
© DR / Autre Presse
Syndicat national des taximen du Burkina (SYNTAB) : Secousses à bord
- Détournement de 100 millions de francs CFA et de 20 véhicules ; - 31 ans de gestion sans bilan moral ni financier ;

- Violation des principes dans le renouvellement des instances du syndicat. Ce sont là les griefs retenus contre le président et le vice-président du syndicat national des taximen (SYNTAB) par un groupe de membres de la structure qui exigent purement et simplement la démission des mis en cause.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y a carambolage dans le milieu des conducteurs de taxis. Au point que certains d'entre eux ont entrepris le tour des Rédactions pour se faire entendre à défaut de pouvoir le faire auprès de leurs responsables.

C'est le cas de Souleymane Ouédraogo, dit Sassa, Harouna Demi et Adamou Sinon, le jeudi 24 avril 2014 au siège de l'Obs. aux environs de 13 heures.

Tous contestent la légitimité du bureau actuel du SYNTAB et reprochent à T. Hamadou Kaboré et Oumarou Kiéma, respectivement président et vice-président de la structure, la gestion opaque des finances.

«Le président et le vice-président sont là depuis 1983. Pire, les renouvellements du bureau ont toujours été faits au mépris de nos textes. Cette fois-ci, nous avons exigé le respect du Règlement intérieur. Mais à notre grande surprise le nouveau bureau a été mis en place en dehors d'une AG. Depuis 31 ans, il n'y a eu ni convocation d'assemblée générale ni présentation de bilans», dénonce Sassa, porte-parole du groupe reçu au sein de notre Rédaction. L'œil dans le rétroviseur, le taximan poursuit, longuement : «En 1998 à la faveur de la CAN, le gouvernement a apporté une aide de 100 millions de francs CFA et de 20 véhicules pour renouveler le parc de taxis. En contrepartie, chaque bénéficiaire de voiture devait verser une traite journalière de 4 800 F CFA. Mais à la surprise générale, le président et son second ont exigé le montant de 10 000 F CFA par jour et l'argent récolté n'est jamais parvenu au Trésor public». Puis de renchérir, le ton sarcastique : «Une fois, nous avons reçu la somme de 200 000 F CFA de la part d'une bonne volonté pour aller rendre visite aux malades de l'hôpital Yalgado et aux prisonniers de la MACO. Mais finalement, c'est le président et sont adjoint qui seront nos malades et nos prisonniers puisqu'ils vont se partager l'argent».

Face à cette situation, les deux parties avaient, dit-on, convenu de mettre en place un bureau paritaire de crise de 12 membres. Compromis resté vain. L'assemblée générale prévue à cet effet le jeudi 24 avril n'a finalement pas eu lieu ; le camp du président ayant par la suite rejeté le modus vivendi. Raison invoquée : un éventuel recours à la Police et à la Justice pour régler le contentieux.

Au siège du SYNTAB, le samedi 26 avril, le vice-président, Oumarou Kiéma, livre sa version, dans un récit tout en nuances.

Sur la question de la confiscation (?) du Syndicat ; «C'est vrai, nous sommes à la tête de l'organisation des taximen depuis 1983. Mais à l'époque ce n'était qu'une association. Sous la bannière du SYNTAB, créé il y a près de 15 ans de cela, nous ne sommes qu'à notre troisième mandat de cinq ans».

Au sujet de la dotation financière et matérielle à l'occasion de la CAN 98 ? « En 1998 nous avons effectivement reçu 100 millions de la part de l'Etat. A cette époque nous avons aussi obtenu 20 véhicules mais pas de la part du gouvernement comme ils le disent. Je ne vous dirai pas qui en est le donateur, mais sachez que c'est par nos relations personnelles que nous avons eu ces voitures».

Du soutien aux malades de Yalgado et aux pensionnaires de la MACO ? «Les 200 000 F CFA dont il est question sont encore là mais c'est à cause de la pression de ceux-ci [Ces détracteurs, ndlr] que le président a fini par leur dire qu'il avait des problèmes et pour cela, il a pris 100 000 et m'a remis le reste». Après ce mémoire en défense, où ce qui en tient lieu, le vice-président dévoile sa lecture sur la nature de la crise : «Le problème est politique». Avant d'indiquer la conduite à tenir : «La justice est là pour tout le monde, ils peuvent la saisir s'ils pensent qu'ils ont les preuves de leur accusation».

Affaire donc à suivre...

Lévi Constantin Konfé

(Stagiaire)

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